830 milles effectués en 23 jours de navigation (non cumulés bien sûr) de Saint Cyprien (Pays Catalan) à l’île d’Elbe en passant par la Corse, la Côte d’Azur. Cela fait une moyenne de 36 milles par jour à 4 noeuds minimum (en deçà je mettais le moteur) et donc un total de 208 heures de navigation (c’est une estimation moyenne car à de nombreuses reprises je me suis laissé allé à 3 noeuds… et parfois je suis allé à 9 noeuds).
67 heures de moteur (l’horamètre du moteur indiquant 75h, j’ai retranché 8h correspondant aux manoeuvres de port et aux moments pour recharger les batteries). Tout le reste ayant été effectué à la voile soit 141 heures !
Aucune avarie à déplorer, ce qui me convainc qu’il ne faut pas lésiner sur les travaux de maintenance durant l’hiver et ne pas hésiter à faire appel à des professionnels.
Escales dans 9 ports différents pour un total de 15 nuits sur 30. Les 15 autres ayant été faites au mouillage où à une bouée (Calvi).
Budget total : 1 576 € sur 4 semaines en comptant l’avitaillement, le gasoil et l’essence (pour le moteur hors bord de l’annexe), les frais de port, les restos et autres petits plaisirs… ça peut paraître cher mais ça coûte combien une semaine de vacances pour un bidochon français moyen ?
J’ai vu des dauphins à 3 ou 4 reprises (je compte des passages furtifs devant le bateau), aperçu des baleines à 2 reprises, vu un espadon en chasse. Pour les oiseaux j’ai vu un fou de Bassan, un macareux moine, des puffins des Baléares etc. Sous l’eau j’ai vu une murène, un petit mérou et autres poissons. Mes rencontres avec les animaux marins sont un peu la déception de la croisière. Je m’attendais à voir plus de mammifères marins, quant à la faune sous marine, idem, c’est dans une crique de l’île de Capraia que j’ai rencontré le plus de poissons, pas grand chose ailleurs… décidément ma si chère Méditerranée souffre… beaucoup…
La Corse est magnifique et je n’ai vu qu’une partie infime de l’île. Je reste néanmoins convaincu qu’elle est plus intéressante de la terre et surtout dans les montagnes. Les Corses sont plus un peuple de montagnards que de marins et ça se ressent sur les côtes avec peu de port et peu de pêche. Certains endroits comme le désert des Agriates sont de vrais bijoux avec tout de même un élément à prendre en compte, en juillet, ses mouillages peuvent être empreints d’une grande solitude et cela peut dérouter ou angoisser un peu du moins pour y passer la nuit. Mais c’est la certitude d’accéder à des plages d’une autre époque, celle d’avant le tourisme, d’une Méditerranée perdue. Pour combien de temps ? Enfin, attention à la houle quasi omniprésente sur la côte occidentale.
J’ai beaucoup aimé le peu que j’ai vu de la côte orientale dans sa partie nord. Le port de Maccinaggio est très sympa avec des gens très avenants et gentils. Les paysages sont très intimes avec des petites criques, un paysage sec et rocailleux (peut être là aussi, j’y ai retrouvé une certaine familiarité avec les paysages de chez moi et le Cap de Creus) et une mer calme sans houle.
Les îles Toscanes ont été pour moi les bijoux du voyage avec des îles très différentes les unes des autres. Pour ceux qui recherchent du préservé et du sauvage, Capraia est une île hors du temps, enchanteresse. Elbe, quant à elle, est plus urbanisée mais d’une charme fou, un peu suranné, très italienne mais aussi pourvue d’un grand nombre de mouillages à une eau à 26° ! Les gens y sont adorables et l’on sent une certaine langueur un peu luxueuse et préservée des bidochons.
la côte d’Azur n’a pour moi que peu d’intérêt en août (à voir en juillet). Le nombre impressionnant de bateaux et en particuliers de bateaux moteurs rend la navigation pénible et les mouillages encombrés voire saturés. Bref je n’aime pas, trop de monde, trop de bateaux, trop de beaufs, trop bling bling.
Quels conseils pourrais je donner à des navigateurs voulant faire le même périple ?
– avoir un bateau performant dans le petit temps pour accrocher les 4 noeuds à la voile minimum.
– avoir un bateau qui marche bien au grand largue ou allures portantes car c’est souvent ce type d’allure qu’il faut privilégier pour les grandes distances.
– avoir un bateau confortable aux allures de près car c’est souvent ce type d’allure que l’on rencontre dans les navigations côtières…
– avoir un bateau peu rouleur au mouillage car les criques sont souvent houleuses en Corse.
– bref avoir le mouton à 5 pattes : le Pogo 850 !!! bon je me dois de rester honnête, il est moins confortable au près serré que d’autres bateaux aux entrées fines plus adaptés. Bien sûr, il reste rapide mais il vaut mieux chercher à arrondir et perdre un peu de cap sur de longues distances pour gagner en confort et en performances.
– à partir du 1er août j’ai noté une arrivée massive de bateaux et de touristes en Corse alors que la tranquillité et parfois la solitude étaient de mise en juillet.
– les ports ont été globalement abordables en dehors de Portoferraio au tarif prohibitif (ceci dit c’est la même politique que St Trop : le vieux port inaccessible aux petites unités en terme de prix pour éviter de faire tâche au milieu des yachts… si j’étais allé au port de plaisance j’aurais peut être payé moins cher).
Maintenant je vais consacrer mes weekend à des petites sorties pour garder le rythme et continuer à maîtriser mon fabuleux Babar. Quant à l’hiver prochain, j’envisage les travaux et achats suivants :
– révision du moteur (réglage des culbuteurs, dépose et contrôle des injecteurs, dépose et contrôle de l’alternateur…)
– changer mon annexe pour un plus petit modèle. D’ailleurs je vais vendre mon annexe actuelle (une Ax3). Si quelqu’un est intéressé…
– révision du pilote NKE
– changer mes batteries
– peut être passer un polish sur la coque
Et, bien sûr, préparer l’été 2017 ! Les Baléares ? reste à savoir quelle île dans l’archipel ? La Sardaigne ? pourquoi pas mais en passant par Minorque. C’est une navigation de 732 milles aller/retour, et au total près de 1 000 milles pour visiter le nord de la Sardaigne et la Madalena. Pas simple mais sympa. On verra durant l’hiver.
Pour l’instant, ici (Paris), tout sent la fin de l’été, le climat qui est en train de changer, les gens qui commencent à stresser. Les feuilles vont tomber, le froid va arriver et le cycle naturel va faire son oeuvre. J’aime ça, cette régulation où tout est à sa place et a un sens. Je vais peut être me laisser tenter par des escapades en montagne durant l’automne et l’hiver car même si je suis entièrement dévoué en mon âme et mon corps à la mer et à son bon vouloir, il serait certainement sain que je goûte à d’autres plaisirs. On en reparlera car comme tout drogué, ce n’est pas simple de rompre une addiction.
le bilan de la croisière 2016 est convaincant touchant par son authenticité la justesse du propos la réalité de l’aventure sans rien cacher sur ses émotions on partage ces aventures avec émotion et envie, le temps étant de la partie l’aventure fut belle, bravo au skipper et a babar nous attendons avec beaucoup d’impatience la prochaine, bon courage pour la rentrée a Paris qui nous n’en doutons pas sera a la mesure de cette traversée.
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