Dimanche 18 septembre 2016
L’été commence à être déjà loin mais les weekend qui se succèdent sentent encore bon la douceur estivale.
Je décidai d’aller me balader dans les criques de Banyuls sur mer au coeur de la réserve marine, la première créée en 1974, année de ma naissance !
La réserve commence à Banyuls au niveau du centre de thalassothérapie Thalacap jusqu’à l’anse de Peyreffite peu avant Cerbère. Il est interdit toute activité nautique susceptible de dégrader les fonds marins et perturber la vie marine (mouillage, chasse sous marine…). Un élément me choque profondément : la pêche y est autorisée (mais réglementée) sauf dans la réserve intégrale autour du Cap de Rederis. C’est à dire que l’on peut voir des tristes cons avec leur canne à pêche attraper des poissons. Trop de tolérance tue la tolérance !
La balade commença par une jolie crique battue par la houle de la Tramontane très forte ce jour là.
Le sentier était bordé de plantes méditerranéenes aux senteurs magiques : fenouil, romarin, lavande maritime… j’étais dans mon jardin !

La balade continuait par un sentier délimité de maquis et serpentant sur des petites collines caillouteuses avec la mer omniprésente et le vent tourbillonnant donnant aux lieux une atmosphère électrique.
J’arrivai tout à coup dans une petite crique avec un cabanon fait de bois flotté.

Après quelques difficultés à marcher dans la caillasse j’arrivai à hauteur de falaises qui donnaient à l’endroit des airs de côtes océanique.
Après 3/4 d’heure de marché j’arrivai bientôt dans une zone un peu plus calme moins soumise à la houle avec une succession de criques.

Personne ne vint troubler la solitude envoûtante de cette balade jusqu’à mon arrivée dans cette petite anse avec 2 connards et leurs 2 cannes à pêche chacun. Il était évident que ces types braconnaient. Je restai debout à les observer pour leur montrer mon agacement mais visiblement cela leur importait peu et ils continuaient leur forfait. Je ne voulais pas me retrouver dans une baston et continuai mon chemin. A quoi bon finalement essayer d’éduquer les gens. Quand on est con, on est…
En montant dans la garrigue en hauteur je traversai une zone de vignes. Celles ci sont cultivées ici depuis l’antiquité et donnent un vin puissant et parfumé unique. Implantée par les grecs puis les romains cette vigne de près 1 100 ha est l’une des plus vieilles du monde. Au 12e siècle les templiers ont aménagé pour lutter contre l’érosion un système de canalisation très innovant. Feixes (terrasses), casots (cabannes), agulles (canalisations) confèrent au paysage un caractère unique.
Sur des sols pauvres et acides constitués de schiste du cambrien les ceps plongent leurs racines au plus profond de la roche pour chercher de l’humidité. En arpentant le sentier qui longe les vignobles je pensais aux vignerons qui sont obligés de travailler sans machines sur les coteaux abrupts en répétant des gestes ancestraux.

J’arrivai bientôt au Cap de Rederis, haut promontoire de schiste. J’entrai désormais dans la réserve intégrale de la réserve. Celle où toute activité est totalement interdite, à part, je crois la baignade…
Une fois de l’autre côté du cap, le vent disparut et la chaleur devint plus intense. Je traversai un enclos avec quelque ânes catalans me regardant l’air hagard puis descendis par un sentier à travers une petite forêt de pins maritimes. Jusqu’à l’arrivée dans une superbe crique aux eaux transparentes. Ni une ni deux je me mis à l’eau avec mon masque pour découvrir une faune abondante. Je vis par 2m de fond une grosse rascasse rouge qui me regardait avec un air menaçant puis un petit mérou par 8m de profondeur qui se mit rapidement à l’abri à mon approche en apnée. L’endroit est magique, calme, apaisant. Il me rappelait les baignades d’été et leur atmosphère de Grand Bleu.
je suis restai un moment ici pour nager et grignoter mon repas avant de faire le retour de cette balade magnifique.
Qu’il est beau mon Pays Catalan !

A noter :
– prévoir de bonnes chaussures de marche car le sentier est très rocailleux
– la balade en aller/retour prend environ 3h/4 selon son rythme
– par pitié ne pas pêcher, ni ramasser quoique ce soit
– avec un masque et palmes vous avez l’assurance de découvrir dans peu d’eau toute la faune de Méditerranée (corbs, daurades, crénilabres paons… et avec un peu de chance mérous, poulpes, rascasse…).