Dimanche 23, lundi et mardi 24 et 25 juillet

Après cette escale dans un port sympathique mais loin d’être charmant, il était temps de reprendre la route de Minorque en contournant l’île de Majorque. Un vent de sud F 4 à 5 (encore…) était prévu sur la journée. Des rafales à 25 noeuds étaient même envisagées entre le cap Blanco et le cap de Sas Salinas en milieu de journée.

Pour commencer, en sortant du port, nous avons eu droit à un spectacle typique d’une station balnéaire en assistant à une scène ubuesque d’un jeune couple faisant l’amour sur la digue du port !!! surement le fantasme de la fameuse chanson de la digue du cul (« en revenant de Nantes ! en revenant de Nantes ! de Nantes à Montaigu, la digue la digue ! de Nantes à Montaigue la digue du cul ! la digue du cul ! »). Je ne m’offusque pas de grand chose mais j’avoue que s’adonner à ce type de spectacle à 8h du matin avec la possibilité de croiser des enfants est assez déplacé. Mais bon il faut bien que jeunesse se passe… et souvent par des conneries.

En ce début de matinée maussade où nous craignions les orages, le vent était léger et plutôt agréable.

Et effectivement au bout de 2h de navigation tranquille, le vent nous a cueilli comme des fleurs à l’approche du cap Blanco. C’était très bizarre car il y avait des alternances rapides entre des rafales à 17 noeuds et 5 noeuds de vent. Comme si Eole était en train de s’étirer de bon matin. Puis il s’installait durablement pour ne plus me quitter de la journée. Fougueux, énervé, il m’obligea une fois de plus à naviguer au près serré avec une forte gîte. Je continuai ainsi jusqu’à croiser au large des îles Cabrera que je m’étais juré de visiter mais qui allaient elles aussi se refuser à moi. La navigation était rude mais jamais je ne me suis sentis mal. J’étais même excité à naviguer ainsi à essayer de tirer le meilleur parti du bateau. Bon point, la réparation de fortune sur la grand voile semblait tenir bon.

 

Une fois le cap Ses Salines doublé, le vent continuait son manège pendant encore quelques milles pour mollir franchement mais laisser la place à une mer fortement désordonnée très désagréable. Les belles criques de la côte sud est de Majorque défilaient devant moi. C’était dommage de passer ainsi car j’aperçu de vrais joyaux de calas souvent longues et étroites dans une côte de falaises abruptes.

Mon objectif : Port Colom pour relâcher tranquilou après cette navigation de 11h. Je craignais ne pas avoir de bouée disponible mais je trouvai facilement de quoi placer le bateau à un endroit confortable. Une fois installé, j’allai à terre pour une douche et un dîner au resto bien mérité.

Les 2 jours suivants étaient consacrés à la visite du spot. L’endroit est charmant. C’est un petit village avec une vraie vie en dehors du tourisme. Peu de monde, des petits bistrots au bord du quai et une certaine langueur caractérisent cette escale. Le temps était hélas très maussade avec même un peu de pluie durant la nuit. Le mauvais temps était la conséquence d’un coup de vent de tramontane vers chez moi (Pays Catalan…). J’ai usé et abusé durant ces 2 jours du service de taxi en annexe du port. Babar est maintenant connu et reconnu dans ce port. Un des gars m’a même demandé avec surprise si je parlais le majorquin, dialecte du catalan vu que je ne m’exprime auprès d’eux qu’en catalan. Je lui dis que non mais que je baragouine un peu le catalan avec des éléments du dialecte roussillonnais. Il était ravi et surpris car aucun plaisancier ne lui parle en catalan. Sympa !

Une petite balade à l’extérieur du village me fit traverser garrigues et pins jusqu’à une crique sauvage (cala s’alguer) envahie de monticules énormes de posidonies. La vue sur la mer impraticable pour cause de forte tramontane générant une grosse houle me donna envie de repartir…

Mais cette escale aussi charmante soit elle ne parvient pas à me faire oublier Minorque… Objectif du voyage ne l’oublions pas !

A noter :

• le tarif de la bouée : 19 € avec douches et sanitaires disponibles à terre. Un service en annexe est disponible au canal 9 de 8h à 22h. Mais il faut être très très patient car les gars sont surchargés.
• l’eau de la baie n’est pas propice à la baignade.
• pas de magasin d’accastillage.
• un supermercat et un primeur.