Mercredi 9 octobre
Le jour se lève sur la cala en parant la mer de ce scintillement hypnotique que l’on ne trouve qu’en Méditerranée. Quelques pêcheurs vont à leur labeur et donnent à l’ensemble une tonalité de calme et d’ordre. Avec Solenzu nous prenons notre petit déjeuner aux premières loges de ce spectacle dessiné pour nous.
Aujourd’hui c’est retour à Palamos pour accueillir ma douce quelques jours. La journée coule doucement ponctuée de quelques courses à terre et d’un déjeuner au restaurant du Club nautique, au rapport qualité prix imbattable et au service comme toujours impeccable. Le total inverse de la France.
Le soir, en attendant ma douce je me fais un bon plat de pasta aux pulpitos frais de la criée…
Samedi… Tout est différent… Elle est là. Le bateau en solitaire est une expérience personnelle initiatique, avec la femme que l’on aime, c’est un tout, une expérience de vie unique et totale. Ou ça passe ou ça casse. J’en sais quelque chose… Nous sommes à nu, sans fart ni faux semblant. Les gens se révèlent en mer comme ils sont vraiment. Et les gens bien deviennent meilleurs, les gens mauvais sombrent dans le malaise.
Nous allons à la cala de Llafranc située un peu au nord de Palamos vers les calanques de Begur. Après une courte mais sportive navigation houleuse, nous arrivons au mouillage désert de bateau et au calme du vent du large qui balaye la mer.
Je profite de cette quiétude pour m’octroyer mon dernier bain de mer de l’année avant une belle soirée seuls tous les deux à grignoter des tapas, refaire le monde, écouter de la belle musique et faire des projets sur le pont de BABAR. La vie !
Le lendemain je décide de gonfler Babarounet (l’annexe…) pour aller se balader. L’endroit est charmant et nous allons prendre un petit café au Sirena qui nous donne des signes de promesse de notre destinée à l’est de la Méditerranée… Mais chut c’est encore un secret…
C’est un peu l’âme en peine que nous quittons ce joli endroit pour retourner sur Palamos d’où ma douce va repartir.
Mardi c’est le jour de la fin de cette parenthèse et le retour sur St Cyprien. 50milles à faire dans la journée accompagnée d’une houle de 1.5m. Pénible avec la moitié du trajet effectuée au moteur.
À l’arrivée au port… Le drame… Solenzu tombe dans l’eau du port en essayant de sauter sur le quai. Le pauvre est parti en panique en nageant de façon frénétique autour du bateau. Heureusement mon échelle en cordage m’a permis de le remonter à bord sans encombre. Il a été quitte pour une douche et une grosse frayeur. Mais peut être que cette expérience lui aura servie de leçon.
Maintenant il est temps de remiser le bateau et le préparer pour le grand projet… C’est la fin et la dernière publication de ces années à finalement mûrir une idée. Toute cette période, mes rencontres, mes aventures, mes compagnes m’ont mené à aujourd’hui. C’est la fin d’une période de genèse qui m’aura guidé et donné les armes pour partir à la conquête d’une terra incognita.