La Ciotat & Porquerolles

Samedi 6 et dimanche 7 juin 2020

Difficile de s’extirper du confort d’un yacht club de la qualité de la Nautique de Marseille. C’est fou comme l’on prend vite de bonnes habitudes dans un lieu conçu pour la détente de gens plutôt aisés. Le petit café du matin servi par un personnel charmant, la vue unique et surtout immersive sur le vieux port, les discussions futiles sur les qualités des yachts du club… Et pourtant il nous faut partir. Le vent est excellent, le soleil brillant. Nous quittons notre joli ponton. Doriane prend la barre le temps d’envoyer les voiles dans un Mistral sérieux mais maniable. La gîte est assez forte mais jamais Babar ne se trouve dans une situation périlleuse, nous fonçons comme des balles à travers la rade de Marseille, doublons le château d’if, les cardinales maçonnées, le Frioul. Bientôt les goudes, la baie des singes et le cap Croisette se trouvent sur notre bâbord. Il est temps de virer plein Est maintenant. Hélas le vent est maintenant sur notre 3/4 arrière et la houle nous balotte dans tous les sens.

Après avoir largement dépassé Cassis, le vent se casse littéralement la gueule. La météo s’était pourtant chauffée le dard en annonçant un Grand Frais. Résultat on se retrouve empêtrés dans la pétole avec la houle, la pire des situations pour nos estomacs. Je décide de mettre fin à notre calvaire et de rallier la Ciotat, port le plus proche de notre situation. En avant pour 1h de moteur.

À l’arrivée, la Capitainerie nous poste sur un ponton branlant en bois avec des pendilles mal calées. Le bateau est donc un peu de traviole mais qu’importe, ça rajoute à notre allure de bohémiens. J’adore la Ciotat, c’est un vieux port qui a gardé son charme et nous passons la soirée dans son ambiance si particulière.

Dimanche, le temps est un peu maussade après le fort orage de la nuit. Décidément depuis le début de la croisière le temps n’est pas digne d’un mois de juin en Méditerranée. Mais la journée s’annonce sous les meilleurs auspices nautiques. Le vent d’ouest, le Mistral s’échauffe légèrement pour monter en puissance aux abords des Embiez. Nous continuons encore notre périple à la voile sans faire appel à la risée Volvo, d’abord sous grand voile haute et foc, puis, afin de maintenir notre cap vers Porquerolles, sous grand voile seule. Le vent est génial, la mer peu agitée et l’équipage va au mieux de sa forme. Oh bien sur les matelots Doriane et Solenzu dorment encore, en gérant leur mal de mer de cette façon, mais ils n’en s’en plaignent pas et ne semblent pas en souffrir.

Seule rencontre marine depuis le début : un Mola Mola (un poisson lune).

Nous arrivons enfin à Porquerolles où nous allons prendre une bouée dans l’avant port. Après avoir gonflé l’annexe pour la première fois, nous mettons pied à terre pour s’initier à la douceur de la vie d’ici, si particulière. Je m’émerveille à chaque escale moi, et Porquerolles ne déroge pas la règle. Quand on arrive depuis la mer, tout paysage, toute crique, tout port est un enchantement pour qui a le cœur et l’âme ouverts et ne cède pas aux affres de la politique consumériste du serial homo turisticus exacerbé par l’usage des réseaux sociaux. Je hais les checks…

Je note que notre bilan énergétique est excellent avec mes panneaux solaires qui étalent les consommations du bord et rechargent les batteries.

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