Dimanche 14 juin 2020.
Décidément Poseidon et Eole ont décidé de nous empêcher de partir. Cela fait maintenant une semaine que nous sommes bloqués à Porquerolles avec, tantôt du Mistral, tantôt un coup de vent d’Est. Des conditions qui nous interdisent de traverser sereinement pour la Corse.
Le temps coule doucement sur cette île de Bobos. Tout est doux et s’en extirper n’est pas chose aisée. On se laisse facilement porter par la douceur d’un art de vivre basé sur… Vivre tout simplement et sans effort. Comme les Lotophages d’Ulysse qui, rappelons nous nos lectures d’enfants, étaient un peuple totalement amorphes se nourrissant de Lotus, une sorte de drogue. Ulysse eut toutes les peines du monde à convaincre son équipage de quitter ce pays. Comme nous finalement. Aller un peu vers l’Est malgré le Mistral est largement possible mais on ne le fait pas. À quoi bon finalement ? On est plutôt cool ici.

Le programme des journées est simple et comme rituelique. On dort comme des enclumes, petit dej qui s’éternise, rituel du café (à bord ou à terre), rangement, nettoyage (car nous sommes 2 maniaques…), déjeuner, balade, courses, apéro, dîner, discussions, film, dodo…
Jeudi soir un événement a rompu notre monotonie, la visite de Pierro du voilier Tabasco, star de YouTube que je suis depuis longtemps. Nous l’avons invité à boire l’apéro avec son équipage du jour (Momo, Michel, Marco). Une fine équipe et une belle soirée. À noter le cadeau de Pierro : le pavillon de la communauté, signe de ralliement pour les apéros aux escales.

Tout ça est sympa mais je me languis du large. J’ai hâte de reprendre la mer, pas vraiment pour faire un saut de puce mais pour cingler vers la haute mer vers des destinations inconnues, commencer réellement l’aventure. Patience…



En attendant, je bricole un peu et je fais des conneries comme quand j’ai scié une manille de mouillage, et nettoyé les piqures de rouille sur le gel coat avec un produit qui, en coulant sur les bordées du bateau a décoloré des parties de ma coque verte en un vert plus pâle… Panique à bord mais, après échanges avec le chantier Structures, cela ne semble pas grave du tout et va attendre le carénage pour passer du polish.
C’est cool mais… Je m’emmerde un peu… Et c’est pas grave. Il paraît que c’est bien de s’emmerder un peu parfois.
Comme c’est bien trouvé le terme cotophages… mais comme tu le dis si bien c’est bénéfique de s’ennuyer cela fait du bien avant la traversée vers la Corse qui ne va pas tarder et cela permet a tout l’équipage de s’amariner.
Profiter de cette quiétude ensembles cela fait partir aussi de l’aventure d’etre bloqué on apprend la patience et la traversée ne sera que plus belle.
Gros bisous de Robert et Sylvie
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