Dimanche 10 juillet 2022
Je découvre au petit matin l’endroit qui a été mon écrin pour la nuit. L’île est très différente des autres découvertes à ce jour, très verdoyante mais surtout parcourue d’une grande forêt de pins maritimes. C’est assez rare de retrouver cette essence dans ce coin de la Grèce car souvent il s’agit de cyprès et d’oliviers. Et, petit plaisir du matin, je sens les fragrances caractéristiques du pin en Méditerranée. Mais il est temps de lever l’ancre pour rejoindre les parages d’Egine. Le vent est toujours là, il souffle aujourd’hui du nord-nord-ouest ce qui signifie que je vais devoir à nouveau tirer des bords !


Au large de Poros, je croise mes amis du voilier Kaitos qui, après des déboires sérieux de moteur, ont mis le cap sur leur chantier situé plus au sud, à Kilada. Moment sympa de se rencontrer ainsi en pleine mer. La mer creuse un peu avec ce vent et Babar fonce avec assurance en direction de l’île d’Agistri. J’ai identifié sur la carte une crique à l’abri qui m’a l’air très sympathique, située sur le versant ouest de l’île. La navigation est fantastique, toujours sans brancher le moteur et je me régale à admirer les nombreuses îles du golfe avec un petit pincement au cœur, car c’est une des dernières fois où je me balade dans ce coin. Et oui, avec ma future situation, il ne sera plus possible de continuer à écumer la Grèce avec Babar… une autre histoire, un nouveau chapitre vont s’ouvrir et se raconter, toujours en mer mais différemment. Nous y reviendrons prochainement !




Je maintiens la voile jusqu’au bout et mouille l’ancre devant une plage, seul au monde, entouré de pins dont le vent charrie le fameux parfum. Une légère houle balance un peu Babar sans trop
perturber la vie à bord. https://maps.app.goo.gl/tRuq8xbr76BVyJtD8


C’est dans ce morceau de paradis que, dans la soirée, je reçois un appel de Doriane m’indiquant qu’elle souffre du Covid. Enfer et damnation ! je suis ici dans ma crique, à des milliers de kilomètres pendant qu’elle souffre toute seule sur Paris. Je laisse passer la nuit et, au petit matin, mardi 12 juillet, je me lève à cinq heures du matin avec la ferme décision de remettre le bateau au sec et rentrer en France. Je mets le cap sur le chantier d’Egine avec bon vent. Pendant ce temps, je change mon billet d’avion pour le soir, je réserve un billet de ferry pour le Pirée et j’envoie un message au chantier pour les prévenir de mon arrivée. Je suis sur zone peu avant midi. Le temps de nettoyer et ranger Babar, je prends le ferry à 16h et l’avion à 19h30. Je suis le soir même sur Paris pour m’occuper de ma Dodo ! record battu mais la croisière est terminée pour cette année. C’était court mais intense.

