Mardi 24 mai
La nuit fut difficile à cause du vin de la veille… je me sentais acidifié total !
Petit café au bistrot du port pour le point météo du jour. 20 noeuds de prévu pour la mi journée en sud, ça va être sympa. Objectif : aller se tanker dans une cala au sud et remonter sur Roses pour commencer le retour vers la Catalunya Nord.
Nous partîmes de concert avec Karma II sur les coups de 12h.
A la sortie du port surprise totale. Le vent de sud était déjà bien rentré avec une mer qui commençait à se former. Pas possible d’aller au sud d’autant que je n’avais pas gréé le solent et avais toujours le génois kevlar.
Décision prise d’aller voir Roses direct.
Un ris dans la gv et génois envoyé, c’est parti pour une belle nav grand largue devant les Medes.
Ça commence super cool avec un vent établi autour des 18 noeuds et une vitesse à 9 noeuds.
Le bateau réagissait super bien dans cette allure toute naturelle pour lui. J’étais dans une euphorie totale sans vouloir lâcher la barre et donner ce plaisir au pilote.
Le vent montait progressivement, 20 noeuds, 22 noeuds avec la mer qui commençait à se former.
Je faisais le max pour partir au surf en lofant puis abattant sur la crête des vagues. Quel plaisir de sentir le bateau dans son élément et partir en survitesse en faisant la moustache d’eau caractéristique sur l’étrave et cette sensation indescriptible du bateau qui frémit de joie en accélérant dans les vagues.
Au large du cap Norfeu, j’estimai avoir fait suffisamment de nord est pour abattre en direction de Roses. La manoeuvre est délicate d’empanner sous ce vent et cette mer. Je bordai la gv, commençai à abattre, fais passer le génois puis la gv en choquant l’écoute. Yes, c’est passé ! Ça fumait tout autour car après avoir été dans une allure dans le sens des vagues les voilà désormais sur mon travers bâbord. Inconfortable mais rockn’roll !
Au large de la cala Montjoi, (habituellement synonyme de mouillage tranquille, parfaitement protégée du vent du nord est ici impraticable avec les rouleaux qui s’écrasent sur les rochers), le vent est monté brutalement pour s’établir aux alentours de 25 noeuds en vent réel.
J’étais concentré car à l’approche des côtes par ce temps il faut être prudent d’autant que je ne connais pas bien les pavés du coin et j’ai souvenir d’avoir vu des récifs lors de balades à terre. La prudence était donc de mise.
Arrivé à quelques centaines de mètres du port je rangeai le génois, empannant une dernière fois avant d’affaler la gv dans une manoeuvre délicate, le bateau tanguant de tous les côtés.
A l’arrivée dans l’avant port il me fallut attendre près d’une heure avant d’accoster, les marineros du port étaient forts occupés à aider d’autres bateaux à s’amarrer.
Ce fut mon tour, un peu d’adrénaline, de la concentration pour accoster par fort vent de travers, et le tour fut joué. Il y a toujours un soulagement à être convenablement amarré au port par ce type de temps.
Au début, nous étions côte à côte avec Karma II mais le vent nous déportait l’un contre l’autre et Véro du changer de place.
Repas sympa à bord de Karma à 16h après cette bonne nav.
Le soir apéro dans un bistrot proche du port avec la caipirinha de rigueur. Le cadre sympa mais les cocktail économes en alcool… après, un bon dîner à bord de Karma II.