Dimanche 17 juillet – lundi 18 juillet

Pas dormi… Pourquoi ? D’après vous ?

Je déconseille réellement le port de Gruissan. Le centre est très bruyant, les places d’escale sont situées au coeur du boucan, la capitainerie est truffée de petites personnes qui ont refusé de me faire un geste commercial eu égard à l’absence d’eau et d’électricité, l’entrée du port est interminable. Bref, n’y allez pas ! En plus il me fallut attendre l’ouverture de la capitainerie pour payer, le gars de l’accueil de nuit étant incapable d’encaisser (le prix de la place bien sur, car je parie qu’il peut encaisser facilement des choses liquides vu sa tronche…).

J’appareillai donc à 8h15 pour rejoindre la famille de Seb, Sophie, Paloma et le chat Pacha à bord du voilier Margot au large de Sète. J’avais la patate même si la nuit fut courte. Le début de la nav’ se passa au moteur sur une mer d’huile magnifique jusqu’à Agde. Là, le vent de sud commença à rentrer pour ne plus me quitter jusqu’aux environs du delta du Rhône.

La décision fut prise de traverser la Camargue de nuit pour rallier l’île des Embiez. Une navigation de 130 milles environ. Une jolie mise en bouche pour la Corse !
La Camargue est un spot sympa pour naviguer. J’y ai toujours rencontré du vent bien orienté. Bien sur à ne pas s’y aventurer par fort mistral.

La nuit fut belle avec une presque pleine lune. La météo fut clémente. Facile, tranquille me diriez vous. Et bien non ! Comme toujours en mer, il se passe des choses inattendues pour autant qu’on y reste suffisamment longtemps. Cette fois c’est au large de la baie de Marseille à quelques milles du phare du Planier que la principale difficulté de cette navigation vint poindre le bout de son nez. Une brume si épaisse que parfois elle noyait l’étrave du Babar (sa trompe quoi). Cet épais banc de brume ne me quitta plus jusqu’aux Embiez. Le protocole de rigueur : vitesse lente et toutes les minutes un coup de corne de brume. Bonjour l’ambiance et l’angoisse à scruter tout autour du bateau et à tendre l’oreille pour entendre un bateau et sa direction. Sincèrement c’est un coup de poker ou de roulette russe. Ce ne sont pas les gros bateaux qui posent problème car je les vois a l’AIS, ce sont les petits ou les plaisanciers qui n’ont pas de transpondeur.

Lorsque la brume m’envahit complètement il faisait encore nuit. Or, j’observais un phénomène étrange. Tout à coup l’environnement fut baigné d’une clarté bleutée. Peut être une sorte de réverbération de l’aube naissante au lointain.

L’arrivée aux Embiez fut complexe à gérer car je ne voyais rien et du naviguer au gps. Sympa.

Mention spéciale au personnel du port, tous adorables. J’arrivais vers 13h après une nav de 29h… Dodo de 2h, puis douche, petite balade et apéro (faut pas déconner quand même). L’île est très jolie. Ça ressemble à un luna park pour riches totalement aménagé par et à la gloire de Paul Ricard. Mais il y règne une ambiance hors du temps propre à tous ces spots à riches en villégiature. L’endroit est une publicité vivante en l’honneur de Paul Ricard. D’ailleurs au bistrot j’ai commandé un… Ricard ! Plusieurs citations de l’entrepreneur star sont disséminées sur l’île dans un parcours tracé (comme un jardin botanique… Oui je sais c’est ridicule…). Mention spéciale pour (de mémoire car j’ai pas que ça à foutre que de rechercher la citation au mot près) : « j’ai passé ma vie à améliorer la vie des hommes… » oui c’est ça et des alcoolos aussi ! Et puis j’adore l’humilité du bonhomme.

Le soir, je me couchais à 22h pour émerger 10h après… Frais et dispo pour de nouvelles aventures !