Dimanche 24 juillet
Cette nuit ce fut concours de danse dans la baie de l’île Rousse. Cette satanée houle d’ouest a balayé le plan d’eau et tous les bateaux s’y trouvant ont joué un joli ballet. Avec leurs occupants à l’intérieur bien sur !
Mention spéciale pour Babar, qui certes bougeait comme tous les bateaux mais sensiblement moins eu égard à sa large carène.
Nous partîmes tôt pour quitter cet enfer. La prochaine destination : la cala du Ghignu. Elle est réputée comme l’une des criques les plus sauvages du désert des Agriates.

Le temps était bouché et le début de la côte sauvage ocre et couverte de maquis des Agriates apparue comme inquiétante et très inhospitalière. Une fois arrivé à destination le temps s’éclaircit d’un coup comme pour nous faire découvrir le paradis originel. Une baie sauvage vide de bateaux et de baigneurs sur la plage, une grève de sable blanc que l’on devine fin et doux avec des monceaux de posidonies agglutinées (signe d’une vie marine saine qui sauto-régule). Je mouillai l’ancre dans 5m d’un fond bleu turquoise avec l’excitation d’un explorateur qui a découvert l’Eldorado.
Très vite j’allai mettre pied à terre. Mais pas question de débarquer sur la plage principale car la houle déferlait de façon puissante en générant des rouleaux. Sur la droite une petite crique préservée se présentait comme pour nous faciliter l’accueil. A terre tout suggérait l’absence de l’homme. La plage était remplie de tas de posidonies en décomposition qui donnait aux lieux une puissante et sublime odeur marine, de chardons avec des abeilles à l’oeuvre, de bouses de vaches, de crottins de chèvre… Le paradis. La méditerranée des origines telle que la connaissaient les grecs et les romains… Et Ulysses !
Derrière la plage se trouvait un petit étang comme souvent dans cette zone entouré d’une dense et odorante végétation. En prenant un petit sentier sur la gauche, nous arrivâmes à la grande plage principale inaccessible en annexe. Une jolie vache avec son petit en gardait l’entrée. Les vaches d’ici sont particulières car elles sont petites avec de grandes cornes très pointues. C’est simple, la plage était un avant goût des Seychelles. Comme des gosses, nous nous sommes longtemps amusés à jouer dans les vagues, heureux d’être ici après un si long périple. Ce site était comme une récompense de notre voyage, la quête que nous nous étions inconsciemment fixée dès le départ. Et nous étions tout simplement heureux comme des enfants qui découvraient un fantastique terrain de jeu.


De retour au bateau, l’après midi se déroula paisiblement sous un soleil qui avait enfin perçé les nuages. Pour amortir les effets de la houle qui jouaient au yoyo avec Babar, je décidai de faire comme Sébastien et mouiller une 2e ancre sur l’arrière pour stabiliser le bateau face aux vagues. Manoeuvre un peu fatiguante et à privilégier par temps installé sans surprise.
Car celle ci ne se fit pas attendre en fin d’après midi par un vent d’ouest non prévu de 15 noeuds qui rendait le mouillage exposé et inconfortable. Sur les coups de 19h30 nous décidâmes de lever l’ancre (la galère pour lever en solo 2 ancres, une à l’arrière et l’autre à l’avant avec de la houle et du vent pour compliquer le tout…) pour aller nous abriter dans une autre crique plus à l’est et protégée des vents d’ouest, la cala di u Loto. Ici l’ambiance était différente avec la présence de l’homme beaucoup plus marquée (un petit quai menant à des sortes d’orris aménagés, des bouées de baignade…). Pas facile de mouiller dans l’obscurité naissante, il faut être prudent et ne pas mouiller l’ancre n’importe où. Je regardai attentivement les fonds pour éviter les zones un peu obscures synonymes d’herbiers de posidonies ou de roches. Contrairement à ce que croient beaucoup de gens et les média à la solde de l’appareil politico-économique, la plupart des plaisanciers sont vigilants lorsqu’ils mouillent l’ancre car même au-delà de toute considération écologique, l’ancre croche mal dans les herbiers (suivez mon regard vers un documentaire à charge sur les plaisanciers qui soi disant ravagent la Corse…). Il faut être naïf pour ne pas voir dans ce reportage une volonté de mettre les navigateurs au pas de la loi du commerce pour les faire payer là où justement leur mode de vie les affranchit de toute dîme, mais il fallait bien trouver quelque chose. La jolie bande de gogos touristes obèses qui rendent la mer grasse avec leur huile solaire, la dépeuplent par leur consommation rituelique de poissons lors de leur séjours, la polluent avec le rejet de leur déjections, ceux là sont acceptés car ils consomment et payent… Mais bon j’arrête là cet interlude publicitaire…
Une fois stabilisé, je me fis un petit repas thons, patates et haricots verts avant d’aller rêver à cette belle journée.
superbe cette crique sauvage quel bonheur pour vous de découvrir cet endroit en venant de la mer tel les premiers conquistadors le plan d’eau entouré du maquis et les vaches , insolite magnifique je vous envie…. vous etes des privilégiés profitez en bravo pour le choix sd la catalane
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