Dimanche 31 juillet
Hier, samedi, nous sommes allés dans une cala derrière le Capo dela Vita, étrangement nommé. En face se trouvait le port de Piomboli, la belle Toscane, terre de mes ancêtres ! Je n’ai jamais été aussi loin en bateau. L’envie était forte de continuer le voyage encore et encore. C’est enivrant et grisant de découvrir le monde en bateau. Un jour je le ferai, c’est certain !
Nous ne sommes pas restés très longtemps dans cette crique car la houle générée par les nombreux ferrys rendait le coin inhospitalier, de même que les fonds avec des rochers en escaliers remontant vite.
Nous allâmes donc à la Cala di Viticcio en revenant vers l’ouest de l’île pour y passer la nuit. L’eau y était d’une douceur extrême à plus de 26°, idéale pour une douche de mer réparatrice du soleil de la journée. La soirée fut divine avec un couché de soleil comme seule la Méditerranée peut l’offrir.

La nuit a été horrible à l’inverse de la soirée qui fut enchanteresse. Une houle venue de je ne sais où a rendu le mouillage pénible et inconfortable. J’étais content de remonter l’ancre vers 8h30 et mettre le cap vers Marciana Marina située a l’autre bout de la baie pour faire un plein de gasoil. Pas de possibilité de se mettre au quai de gasoil pour cause de tirant d’eau, je dus me mettre sur un quai en béton pour aller remplir un bidon de 20l. Les gars de la capitainerie étaient très sympa à l’inverse du type de la pompe visiblement pas très content de son métier… La météo annonçait un vent d’ouest assez fort pour lundi, il nous fallait retourner en Corse avant cet avis de grand frais. 37 milles nous séparaient de Macinaccio soit environ 9h à 4 noeuds.
Pour la journée, c’était un vent de sud au programme. Toutes voiles dehors, le vent nous pris par le travers babord au cap San Andréa de l’île d’Elbe. D’emblée je mis le gennaker pour accrocher les 5 noeuds pour un vent de travers de 6 noeuds.
La navigation fut fantastique, la vitesse constante et le bateau réagissait à la perfection. Le pilote conservait son cap pendant que moi, je m’amusais à régler l’écoute du gennaker.
Le soleil était implacable, un véritable pays de la soif ! J’installai pour les passagers une tente de bédouin les protégeant ainsi du mordant terrible du soleil.
Au bout d’un moment nous vîmes Capraia sur notre travers tribord, lieu de riches souvenirs.

Tout à coup apparut un gros poisson qui sautait verticement à plusieurs reprises. Une couleur argentée comme un fuselage, un rostre… Aucun doute il s’agissait d’un espadon en pleine chasse ! Pas le temps de faire une photo.
Tranquillement nous dépassions tous les bateaux croisés dont la plupart de taille plus importante que Babar à une vitesse de 7 noeuds.
Le vent montait progressivement en régime m’incitant à affaler le gennaker en prévision d’un vent plus fort. La manoeuvre fut rapide et nous continuions sous grand voile et foc à une vitesse encore correcte de 6 noeuds. Mais le vent passa de 15 à 17 noeuds et nous dépassions ainsi les 7 noeuds. A cette vitesse nous allions débouler comme des balles en Corse ! La mer commença à se former un peu mais les passagers furent surpris de la stabilité du Babar qui naviguait en père peinard jamais inquiété ni de départ au lof. Bref le bonheur.
Nous arrivions ainsi à Macinaggio après 6h de mer moins de 3h sur la durée estimée !
Le personnel du port était toujours adorable et nous installa à une place idéale pour passer une bonne nuit, la dernière à bord pour mon petit équipage familial… Snif