Douyou-douyou-douyou…

Samedi 6 août

Il est temps de quitter ce si joli endroit pour partir vers l’ouest sur le chemin du retour. Au moment d’appareiller, je ne sais pas vraiment où aller. C’est au fil de la navigation durant la journée que je décidai d’aller voir St Trop’ de plus près…

Une grande partie de la navigation fut à la voile, au début tranquille puis au fil du temps de plus en plus frais.

Plus que de longs discours et parceque je n’ai pas grand chose à raconter durant cette journée, j’ai fait quelques vidéos.




À quelques milles de la baie de St Tropez le vent commençait à devenir assez fort et m’obligea à prendre un ris dans la GV. Mais malgré ça je continuais à avoir le voilier trop puissant. Et je ne pouvais pas réduire mon génois qui n’est pas enroulable partiellement. En gros c’est ou tout ou rien. Je n’allais quand même pas endrailler ma trinquette sur l’étai largable avec à peine 20 noeuds de vent ! Après réflexion, j’aurais du faire cette manoeuvre qui m’aurait permis de passer le cap Camarat et aller au port de Cavalère, plus prometteur que St Tropez.

Bref j’arrivais comme une trombe dans la baie de St Trop au milieu des yachts. Un appel à la VHf, bingo il reste quelques places. L’entrée du port fut assez compliquée avec ce vent et le va et vient incessant des yachts et bateaux moteurs. À ce sujet, et si jamais des propriétaires de bateaux moteurs me lisent… Par pitié ralentissez quand vous croisez un voilier, les vagues d’étrave que vous provoquez sont très pénibles et rendent les manoeuvres d’entrée au port difficiles ! Ces nuisances sont vraiment la plaie de la côte d’Azur. Il y a tellement de bateaux moteurs qui vont à fond que la mer génère des vagues pyramidales parfois énormes qui peuvent mettre à mal des petites embarcations.

L’amarrage de Babar fut très laborieux avec un vent de travers toujours assez fort et une place large, je ne pouvais donc pas m’appuyer sur un bateau voisin. Babar partait en crabe et c’est grâce au bosco en zodiac que je pus sauver la manoeuvre. Ouf !

Me voici donc à la Mecque du fric et du bling bling. Et ben j’ai pas été déçu, ou plutôt si car l’esprit et l’âme du St Trop des gendarmes et de l’époque de mes parents (les yé yé) sont bel et bien révolus. Le site héberge désormais tout ce que notre société propose de dégueulasse et de fric à tout prix ! C’est vulgaire, moche. Sincèrement j’ai senti la présence (réelle ou mise en scène) de l’argent sale, celui de la Camorra ou des Émirats. En tout cas rien de propre, de distingué ou d’élégant. Quand je compare à Portoferraio c’est radicalement différent. Alors oui les yachts sont sensiblement plus gros mais là où l’élégance était parfois de mise en Italie, ici tout est dans le bling bling total. Une pincée de « la vérité si je mens », une dose d’enturbannés du Golfe Persique, un chouia de mafiosi à lunettes noires (celle de la Camorra pas la noblesse de la mafia sicilienne !), un zeste de Paris Hilton Style, une grosse louche de mauvais goût et vous avez St Trop. Je me demande encore ce que foutait là Richard Bohringer derrière un stand pour signer ses autographes sur un bouquin. Ceci dit vu sa tronche il se demandait la même chose. J’ai hésité aller lui dire pour me faire un pote et passer la soirée avec lui mais j’ai pas osé. Peut être qu’il l’aurait mal pris…

Et voilà ! Même pas fait de photo, je ne savais pas quoi photographier. J’aurais pu prendre une décharge municipale, ça aurait eu de la gueule pour présenter les lieux mais je préfère arrêter là. Néanmoins je ne regrette pas du tout cette escale. Elle a eut le mérite de me faire redescendre dans notre monde après cette parenthèse enchantée de mon odyssée estivale.

Ah oui dernier morceau et non des moindres… Au moment de faire ma vaisselle du dîner sur le pont de Babar avec mon tuyau d’arrosage (en mode gitano del Mar – ça a du plaire au voisinage…), le type d’un gros voilier avec sa famille me hèle depuis son confortable cockpit : dites donc vous venez d’où avec votre pavillon du Languedoc ???!!! Je manquais de m’etouffer ! Que le français est con et ignare parfois ! Même en Italie un gars a reconnu mon pavillon Catalan ! Je lui ai dit : c’est le pavillon Catalan, et je reviens des îles Toscanes via la Corse depuis St Cyprien en Catalogne Nord. Et vous ? pas trop compliqué de naviguer devant le port ? J’avais vu juste, l’abruti faisait parti des nombreux bateaux ventouses peuplant les ports.

Voilà pourquoi je lutte contre l’annexion culturelle de de l’occitanie. Pour éviter que ma Catalogne et ses 1 000 ans d’histoire disparaissent au profit d’un délire administratif qui fera hélas autorité auprès des imbéciles heureux (ou malheureux car je suis convaincu que l’inculture rend  bête et triste).

A noter :

– mieux vaut appeler avant d’arriver dans le port pour savoir si une place est libre car elles sont peu nombreuses à l’escale.

– privilégier le port de plaisance (à 2 pas du centre). Tarif : 54€ alors que dans le vieux port c’est 120€ !!! Ceci dit mettre Babar à côté des gros yachts avec le regard glauque débile des passant, ça aurait eut de la gueule !

– les sanitaires sont à la capitainerie et sont dans des algécos… Pas terrible mais c’est momentanée car la capitainerie est en cours de refonte.

– le personnel est très gentil et serviable. Ne pas hésiter à demander de l’aide pour s’amarrer, ils le font avec autant de soin que si vous étiez un yachtman ! En fait les seuls qui ont de la classe à St Trop ce sont eux !

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