Dimanche 5 août 2018

Aaaaah quelle belle nuit j’ai passé. Je me suis couché tard à écouter de la musique sur le pont et à rêvasser. Au réveil tout était calme avec une légère houle qui annonçait la reprise des activités nautiques dans la grande baie de Hyères… Devais je partir aujourd’hui ou demain… Demain.

Aujourd’hui j’ai eu une foule de choses à faire… Installer de l’ombre sur le bateau, changer ma voile d’avant le solent par mon génois en membrane plus performant, installer la chaussette pour le protéger des uv etc. Ouf j’étais claqué. Quelques siestes et quelques baignades plus tard j’étais d’attaque pour aller à terre à la découverte de la Porquerolles sauvage celle de la partie est de l’île. Je laissai l’annexe sur la magnifique plage de sable fin et d’eau turquoise. Sincèrement j’ai rarement vu ça sauf aux Baleares ou en Corse.

J’empruntai très vite des petits sentiers de traverse vides de touristes. Il faut savoir que la plupart qui viennent ici c’est pour faire le veau sur la plage ou prendre des vélos mais rarement de la balade à pied. Je découvrai une nature très sauvage typiquement méditerranéene à travers la forêt et des maquis épais remplis d’araignée la fameuse Epeire Diadème que l’on trouve exclusivement en Méditerranée. Mon grand père m’en montrait souvent. Souvenirs… Quelle chance j’ai d’avoir de tels souvenirs. Après m’être joué Indiana Jones ou l’Aventurier (réf la chanson d’Indochine dont l’air m’a accompagné toute la balade. La personne dont je fais référence se reconnaîtra… Ou pas…) j’arrivai à un promontoire avec une vue splendide sur la Méditerranée. C’est là précisément que je me rendis compte de la chance que j’ai d’être là et même si je suis seul il m’est interdit de m’en plaindre. Le monde est beau, la nature son bijou et la mer son diamant.

Écrasé par la chaleur et l’effort je continuai néanmoins pour découvrir une sorte de fort à l’abandon. Il était 17h et temps de rentrer au bateau. Je rêvais d’une baignade et d’une douche. Mais un point météo annonçait une dégradation forte et rapide des conditions. Des rafales à 35 nœuds avec l’arrivée d’un grain (front orageux) étaient annoncés, problème, le vent allait venir de la mer et alors que les autres bateaux semblaient choisir de rester au mouillage je pris le parti de rejoindre le port et m’installer à une bouée. Ce que je fis dans la minute. La soirée sera moins charmante mais tout aussi agréable… Mais j’ai souvenir d’un épisode terrible dont j’ai été le témoin à Antibes en 2016 (voir le post de l’époque) et je n’avais pas envie que cela m’arrive.

J’arrivai au port et pris à la hussarde une bouée. Personne ne vint à mon encontre. Tant mieux. La soirée se passa comme la veille à écouter de la musique sur le pont. J’étais bien mais un peu envahi d’une douce mélancolie. Tosca, Enola Gay, Aznavour… Et je regardai en même temps un gros catamaran devant moi. Un pur échantillon de la bêtise ambiante. 4 connasses hyper vulgos sorties d’un épisode de TV réalité à se trémousser devant 3 pauvres cons debouts une bière à la main, l’autre sur la hanche à rentrer le bide et gonfler les pecs… Je crois même avoir entendu une des femmes roter… Et ce n’est pas selon le niveau social car il faut pouvoir se le payer un catamaran Fountaine Pajot. J’y vois l’abrutissement total de notre monde. J’ai toujours porté en estime haute les valeurs humaines et j’ai toujours pensé que les femmes avaient une responsabilité forte dans le ciment de notre société. C’est par elles que transitaient la transmission de la civilité, des valeurs, du savoir. Aujourd’hui qu’avons nous ? Les féministes ont changé la donne d’un jeu sans donner la nouvelle règle. Et la scène que j’avais sous les yeux était à mon sens une conséquence de cette nouvelle donne. Non les femmes n’ont pas à faire comme les hommes en tout et notamment à les copier dans le pire, elles ont, n’en déplaise aux féministes, une responsabilité qui va au-delà d’une égalité de mimétisme. C’est incroyable mais je peux me faire lyncher pour ça…

Et le coup de vent prévu… N’est pas venu…