Samedi 22 décembre 2018
Quelques jours d’échappée belle au Pays se profilent devant moi à cette période propice aux sports d’hiver et moments au coin du feu. Mais rien de tout cela cette année ! Le temps est quasi printanier et fleure bon les navigations des beaux jours.
C’est le cœur léger que j’appareille pour une virée douce et paisible. Je suis enfin débarrassé de ma mélancolie depuis quelques temps. Dois je y voir une influence inattendue ? Certainement ! Une belle rencontre vient de croiser ma vie.
C’est donc dans un état d’esprit positif que j’aborde ces quelques jours de vacances pour Noël 2018. En terme de navigation c’est plutôt du tranquille voire même du méditatif. Peu voire pas de vent et une mer miroir. Le soleil, pourtant d’hiver, est chaud et me redonne des idées d’été avec ses fameux scintillements sur l’horizon paisible.
Vers le large un attroupement d’oiseaux de mer semble indiquer la présence de bancs de poissons. Peut être des dauphins aussi… Le vent ne me permet pas d’y mettre le cap. Ou devrais je dire l’absence de vent pour l’instant. Le bleu prédomine de partout, le ciel, la mer, l’horizon… Tout se confond dans un juste équilibre. Et moi, tel un funambule qui gambade joliment sur ce fil invisible, je suis enthousiaste et heureux.
La neige sur les cimes du Canigo créé un paradoxe étonnant. Je me plais ici à penser au bruit des remontées mécaniques, aux gilets jaunes, à la folie ambiante. Une folie destructrice qui n’a rien à voir avec des moments de création brutale comme la Révolution française. J’entends ici et là des comparaisons entre ces 2 périodes. Quelle bêtise ! Notre époque est bien pauvre pour sans cesse essayer de trouver des repères d’analogie dans le passé, comme pour donner un sens ou une légitimité. La Révolution était le point d’orgue d’un des plus grands siècles de notre ère, celui des Lumières. Le 21e est celui de la quête du confort, de l’individualisme consumériste, de l’argent roi et de la destruction totale. Les gilets jaunes se sont bâtis sur ça. La révolution s’est bâtie sur l’idéologie de la liberté des peuples face à l’obscurantisme séculaire de la monarchie et de l’église.
Depuis Babar, je médite sur tout cela, je repense aussi à ma vie de ces derniers mois. Comme en mer, les phénomènes se suivent et sont liés. Il a fallu que je passe par une odyssée initiatique avec Circé et ses diaboliques sortilèges pour que, après maintes péripéties et remises en question personnelles, je renaisse enfin vers l’apaisement et la douceur !
Un vent léger se lève et réveille enfin Babar comme pour me montrer que le temps qui passe n’est pas que destructeur mais permet de guérir et nous montrer la voie. Encore faut il avoir l’intelligence et l’humilité pour l’accepter et en tirer le meilleur parti. Et surtout reprendre la main sur sa vie et se réconcilier avec le moment présent.