Samedi 23 février

Douceur. Du temps, de la langueur de l’onde marine, du soleil, du bruit du vent dans les voiles… Qu’il est bon de se laisser glisser sur l’eau en ce mois de mai… Oups pardon on est encore en février ? Pas possible. Bon OK c’est déjà arrivé du 25 degrés sur Perpignan en février. C’était le 5 février 1933.

Est il raisonnable de craindre une analogie dans l’époque ? Les températures anormalement extrêmes peuvent elles rendre les gens idiots et extrémistes. À une époque où l’antisémitisme décomplexé refait surface, où la bêtise humaine atteint des paroxysmes rarement rencontrés, pouvons nous craindre un retour des heures sombres ?

J’espère sincèrement que non. Et pourtant tout se délite, tout le monde envie tout le monde. Et les fantasmes du complot juif s’autonourrissent par le jeu des réseaux sociaux, catalyseurs de bêtise. Les mois et années à venir n’augurent rien de bon avec le cumul de tant de problématiques complexes : la course à la croissance, la surpopulation, le dérèglement climatique, la disparition exponentielle d’espèces animales, l’islamisme radical… Rarement dans l’Histoire autant de paramètres catastrophiques ont été conjugués en même temps. Nous verrons bien, j’essaye de rester confiant dans la coopération raisonnable entre les Hommes.

Mais je n’aime pas les gens bêtes, je suis prêt d’ailleurs à abandonner les avantages de la démocratie directe pour, à la mode des grecs d’antan, passer à une démocratie ouverte uniquement aux esprits éclairés, ne permettant pas aux débiles d’influer sur le cour des choses par leur vote irrationnel. Et bien entendu ne me considérant pas comme un esprit éclairé je suis prêt à abandonner mon droit de vote. Ou peut être de ne le garder que pour des expressions populaires spécifiques et intelligement dosées. Mais arrêter de voter pour choisir le moins con qui va nous représenter ou plutôt de voter contre le super con qui risque de représenter la connerie ambiante. Merde je suis peut être monarchiste ou bonapartiste… Je pense plutôt être indépendantiste-anarcho-liberal… 😂

Pour l’instant, je m’octroie un week-end en mer pour me laver de tout ce bordel. Mais aussi pour me remettre les idées en place, trop chahutées ces derniers temps.

Un vent léger me transporte tout doucement vers ce large que j’aime tant, là où la mer scintille de mille feux, où la couleur de l’eau est d’un bleu profond. En glissant sur ce tableau impressionniste fait de nuances tantôt douces tantôt violentes on regarde par delà le miroir de l’onde, dans ses profondeurs abyssales comme si on retournait vers une introspection intra utérine. Ça paraît délirant mais c’est vraiment ce que je ressents. Un bien être pur à laisser mes pensées pénétrer ce fin rideau de l’eau par delà le miroir vers le pays enchanté sous marin d’Alice. C’est étonnant d’observer directement comme deux mondes radicalement différents cohabitent sur terre, séparés d’un simple filet à l’épaisseur métaphysique.

Le vent est léger, si doux que parfois il disparaît dans une dernière brise. J’écoute de la musique maintenant, des notes adaptées au moment. Pas Iron Maiden bien sûr, plutôt des sons mélancoliques de Yann Tiersen. Je suis sensible à la cristallisation du moment par la musique. Il y a certaines mélodies que je ne peux plus que écouter avec un pincement au cœur car associées à des souvenirs doux. Parfois il arrive qu’un nouvel amour plus puissant encore efface, remplace ou estompe la mémoire portée par une musique. C’est le cas aujourd’hui pour moi avec Tiersen…

Je guette les risées qui vont me ramener au port. Je dois me hâter maintenant car je dois aller à Aimé Giral pour voir le match Usap contre Agen. Pas bon pour mon cœur tout ça… 😁 Je sens qu’ils vont jouer avec mes nerfs jusqu’au bout…

Après le match (perdu… Direction prod2 !) place à une bonne cargolade !! 😋