Dimanche 25 février
La météo est belle aujourd’hui encore. Juste une houle de 1.5m venue de je ne sais où me cueille à la sortie du port. Le vent est encore très faible et j’envoie la grand voile en dansant et en gardant l’équilibre dans le creux des vagues.
Ça y est c’est parti, j’éteins le moteur, cap à l’est. J’aperçois de belles risées qui strillent les vagues au loin, signe que le vent est en train de rentrer. À cet instant je ne me doutais pas qu’il allait se renforcer de façon un peu musclée jusqu’à plus de 20 nœuds.
Les vagues sont grosses et commencent à déferler parfois sous l’effet du vent. Babar reste étonnement véloce malgré sa carène sale de longs mois immobilisé au port. Néanmoins, pour la première fois, je suis parti au lof, signe que les safrans et la coques sont salis de coquillages.
Je vais à fond la cale avec l’immensité devant mon étrave. Je me sens enivré par ce vent, ces embruns dans le visage et la vitesse de Babar. Je décide malgré tout de faire demi tour au bout d’une heure de navigation pour rejoindre mes vieux amis du bateau Yogi. Je les croise devant St Cyprien et prend le même cap qu’eux en empannant par vent fort. Ouf c’est passé mais la bôme a traversé violemment le cockpit.
Preuve que je manque d’entraînement à la sortie de l’hiver, j’ai décidé d’affaler la grand voile en mer. Erreur de débutant car je faillis tomber à la baille en aidant la voile à descendre la ralingue, le bateau se mit travers au vent et la bôme passa par dessus le bastinguage et moi avec ! Il s’en ait fallu d’un cheveu que je ne tombe à l’eau. Avec cette mer agitée, encore loin du bord et par 11 degrés de température de l’eau, je pense que je n’aurais pas fait de vieux os… Brrrr avertissement sans frais.
J’aurais du affaler dans l’avant port. Ça m’apprendra.
Babar est maintenant solidement amarré à sa place, suite au prochain épisode qui sera certainement consacré au grand nettoyage de printemps !