Lundi 29 avril

Ça y est c’est parti ! Après 2 jours de préparatifs et quelques inquiétudes sur le départ pour cause de mauvaise météo, je décide de larguer les amarres cap au Nord aujourd’hui à 10h.

Le vent dingue de la veille s’est apaisé et la mer semble maniable depuis l’interminable avant port de Leucate. Je n’aime pas cet endroit. J’ai passé une nuit triste, seul sur la zone technique. Pas un chat et pas un bistrot d’ouvert… Juste le vent qui hurlait et faisait tinter et siffler les mâts des navires. Ambiance à se pendre !

J’étais heureux de prendre la mer. En prévision du vent toujours musclé en mer j’avais gréé la trinquette sur étai larguable et pris 2 ris. Je fus bien inspiré car les conditions sont encore un peu hard. Vent de Nord ouest et moi cap au nord. Je suis donc au près serré et accuse sans broncher les rafales violentes. Heureusement la mer est plutôt plate et je file bon train. Les heures defilent ainsi jusqu’au sacro saint déjeuner. Le premier en mer des vacances. Je me fais tant bien que mal 2 sandwichs avec la gîte du bateau. Au moment de déguster sur le pont mes chefs d’œuvre je constate que le vent mollit et surtout vient désormais plein ouest. Je décide de larguer les ris et de ranger la trinquette pour gréer le foc.

Quel bonheur ! Le bateau glisse désormais comme apaisé d’avoir traversé pendant plusieurs heures une épreuve nautique.

Au large de Narbonne je décide d’envoyer le gennaker. Juste 1h car le vent ayant tourné pile nord je suis obligé de tout ranger et repasser sous foc.

Le paysage défilé tranquillement. Tout à coup, au large je vois une grosse masse élevée sur l’eau. Je prends les jumelles. Je reconnais un vieux gréement, un trois mâts barque. Peut être le Belem. J’aurais bien aimé aller à sa rencontre mais je n’ai pas le temps et veux profiter de ce bon vent pour arriver à Sète destination de cette première journée.

Le soleil commence à chauffer ma peau engourdie d’un hiver trop déprimant. Déjà j’enlève ma polaire et reste en t-shirt qui, lui aussi, commençait à être superflu. L’été commence à prendre ses marques.

J’arrive devant le môle de Sète après 7h de navigation pour 45 milles ce qui est plus qu’honorable pour un début de vacances.

Il est temps de se prendre un petit apero binouze et olives anchois. Un bon rituel !