Une petite nav dans le Golfe du Lion

Mardi 30 avril

Comme il est bon de flâner sur les quais de Sète le matin. Ça sent le poisson frais de la criée, les marins s’activent pour ranger la bordée de la nuit ou du petit matin, les bistrots s’installent avec cette gouaille méditerranéenne, les vieilles sont déjà prêtes à aller faire le marché, ça sent l’asphalte mouillé avec un mélange d’iode et de mazout. Il fait doux, je vais me prendre un café au bar de la marine, à observer tout ce petit monde avec gourmandise de vie.

Mais il est temps d’appareiller vers la suite de la navigation direction la Camargue et les Saintes Maries de la mer distantes de 31 milles. Le temps de régler l’escale à la charmante et sympathique secrétaire du port, me voici sur l’eau à la sortie du port orientant Babar pour prendre le meilleur du vent. Celui ci vient de l’ouest sud ouest et reste faible. Pour garder une vitesse raisonnable je suis obligé de piquer plein Est.

J’aime cette vue d’un port qui s’éloigne avec ses bruits et ses odeurs qui disparaissent lentement pour laisser la place à l’air du large. C’est avec douceur que le bateau glisse vers l’infini sur une mer plate et scintillante au lointain. Que de promesses de voyages et d’aventures devant l’étrave. Pour le moment c’est plus une nav de convoyage que d’aventure qui est au programme. Mais peu importe, être sur l’eau est déjà une aventure en soi. Surtout ne jamais pêcher par suffisance et lassitude !

Le vent mollit de plus en plus, j’ai le ventre qui gargouille et même s’il n’est que midi pile je vais quand même me faire une salade de mer (avocats, fêta, tomates, crevettes, olives…) en profitant de cette accalmie.

Au fur et à mesure de la journée un vent d’ouest s’installait durablement, m’obligeant à faire du plein vent arrière. Allure confortable mais plutôt pénible sur un plan nautique avec la grand voile qui masque le foc m’obligeant à naviguer sous grand voile seule. Je ne pouvais pas envoyer le spi car le vent tournait sans cesse.

Tout d’un coup, comme une preuve de la versalité traîtresse de cette allure, dans une rafale, la bôme traverse d’un coup le cockpit m’entrainant la jambe dans sa course. Mon tibia est pris entre l’écoute et le roof avec une formidable tension. Heureusement que ma guibole est solide car j’aurais pu avoir une fracture. Je m’en sors juste avec une contusion et une plaie.

Après cette mésaventure, la monotonie de la navigation est juste ponctuée de quelques rencontres marines. Un mola mola et des thons sautant dans les vagues.

Il est maintenant 17h et j’arrive bientôt aux Saintes Maries.

Un gars sympa de la capitainerie vient de me donner un coup de main pour m’amarrer, mais handicapé de sa main droite il ne fut d’aucune utilité. Mais le gars est sympa !

Après un apero et la douche, me voici me baladant dans les ruelles animées du village. Rien à voir avec l’été ! Le spot est très mignon avec des ruelles blanches.

Ce soir c’est pasta ! Avec la sauce de ma mère. Miam. Mais attention aux moustiques… J’en ai déjà vu roder…

Et au moment de faire la vaisselle sur le ponton, catastrophe ! Je subis une attaque énorme de moustiques. Je suis piqué dans le cou, sur le visage et même dans les cheveux. Je ne finis même pas la vaisselle pour me calfeutrer dans le bateau aussi sec. Je bouche toutes les aérations possibles. Mais pour éviter de m’asphyxier dans la nuit je laisse entrouvert un petit hublot en collant une moustiquaire avec du scotch. Comme quoi ça m’apprendra de ne pas m’équiper…

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