Jeudi 2 mai
8h… Une moiteur froide me réveille d’une nuit lourde de la fatigue de la veille. Je veux rester encore enveloppé dans mes couvertures. Mais j’aimerais ne pas trop m’attarder dans ce port et reprendre vite la mer. Après un frugal petit déjeuner je vais régler à la capitainerie l’escale, non sans pousser ma gueulante sur l’accueil du triste con d’hier. Ce n’est pourtant pas mon genre la délation mais là je n’en pouvais plus. Voilà que à nouveau le type de la Capitainerie pourtant différent de l’autre de la veille me fait poireauter sans raison en restant devant son ordi sans rien me dire, avec cet air imbécile du type conscient de son attitude mais provocateur et satisfait. Mon sang ne fit qu’un tour et je le menaçais de me barrer sans casquer ! Et là comme par enchantement l’attitude change et devient plus affable… Comme par hasard. Avec les cons il faut être encore plus con. Une compet de cons ici ! Un vrai championnat du monde !
Enfin me revoilà en mer. Bon j’aurais pu attendre un peu au bistro, le temps que le vent se lève car c’est pétole totale. Et celui ci allait durer jusqu’au Cap Sicié. C’est passé le cap que je pu enfin éteindre le moteur.
Le temps est maussade avec quelques gouttes qui renforcent la solitude d’être en mer. Aux environs de Porquerolles le temps se découvre enfin et le vent fraichit. C’est étonnant comme aller sur une île reste magique. J’étais déjà venu l’été dernier mais je suis tout autant enthousiaste d’y retourner.
Je double maintenant l’île du grand Ribaud et arrive sur l’île par mon tribord. Que c’est beau, ça sent déjà le pin maritime ! Pour profiter encore plus je me suis mis Vivaldi. J’estime que la musique est aussi là pour sublimer le moment, pas que pour danser ou faire le con. Et c’est idéalement dans un moment comme celui ci qu’elle prend toute sa dimension.
Un petit appel à la VHF à l’entrée du port. Va falloir que je me démerde pour m’amarrer soit disant faute de personnel… Je me trouve une petite place sur pendilles, hélas sur le quai des visiteurs mal situé par rapport au mistral qui va rentrer dans quelques heures.
Après la visite de courtoisie à la Capitainerie je m’en vais me déguster une petite binouze dans un bistrot du village face au port.
Je vais rester plusieurs jours ici pour me détendre. J’en ai besoin. Balades, farniente, dégustation de pinards, siestes… Un programme bien chargé. De toute façon, un coup de vent arrive donc rien ne sert de courir les mers.
En attendant je profite de la soirée autour d’un bon verre partagé avec des amis de ponton qui m’ont invité à bord. Leur bateau ? Borgnefesses ! Faut assumer mais je trouve que Babar et Borgnefesses côte à côte ça fait son effet. C’était le nom d’un flibustier qui avait perdu ses attributs par un boulet espagnol…
La joyeuse équipée est très sympathique et j’ai écouté le capitaine me conter ses aventures dans le Pacifique autour d’un bon rhum ramené de mon bord !