Mardi 7 mai
Une belle journée se présente avec l’accueil à bord de Babar d’une invitée de marque… Direction Port Cros ! Cap sur l’anse de Port Mann à l’est de l’île, seul mouillage autorisé du Parc National.
Dès la sortie du port de Hyères, un petit vent de sud (dédicace à mes amis… 😉) nous accueille pour nous guider en moins de 2h vers l’île paradisiaque de Port Cros, joyaux immaculé Méditerranéen. J’y suis déjà allé hier, lundi, depuis Porquerolles pour aller passer mes amarres à une bouée du port principal. Bon OK il faut le dire vite un port… Une journée sympa qui s’est conclue par un retour à Porquerolles non prévu. Je voulais initialement aller à Cavalaire mais la météo prévoyait des températures nocturnes entre 2 et 6 degrés… Alors que 11 degrés étaient prévus pour la nuit à Porquerolles. Dans la vie il faut savoir renoncer pour faire le bon choix ! Malgré tout, la nuit fut la plus froide des vacances jusqu’à m’empêcher de dormir.
Mais c’est avec le cœur chaud que j’accueille cette journée prometteuse de mardi en belle compagnie.
Pour la première fois de la saison je décide d’aller mouiller l’ancre dans l’anse de Port Mann après une belle bordée à la voile. Il est temps de proposer un déjeuner de la mer à ma belle invitée en compagnie d’un goéland qui, décidément, ne sont pas farouches ici. C’est un indicateur triste de la fréquentation invasive des lieux. Il se met à poste sur le moteur de l’annexe et n’hésite pas à venir au plus près réclamer sa dîme.
Après cet interlude gastronomique il est temps de lever l’ancre (par 11m de fond : merci biceps) pour reprendre la mer direction le port de Hyères en fin de journée.
C’est rigolo, à l’heure où j’écris ces lignes vers 21h, je suis en train de déguster une crêpe complète de qualité médiocre mais qui fait son office avec un pichet d’un mauvais cidre qui fait lui aussi le job.
Je me rends compte aujourd’hui que le plus important c’est de donner du bonheur aux autres. C’est par ce truchement que je suis heureux. Quoiqu’il se soit passé dans ma vie et mes relations, j’ai donné des moments de bonheurs aux personnes que j’ai embarqué à bord de Babar et précédemment de Marsouin : amis, familles, petites amies etc… À chaque fois j’ai donné le meilleur du bateau et de moi même. Je sais que, quoiqu’il arrive dans les errements obscurs des relations humaines, j’ai laissé une petite graine de souvenirs uniques dans le cœur et l’âme de mes invité(e)s. Car une virée en mer est, uniquement pour les âmes pures qui savent le ressentir, une expérience qui reste gravée, parfois avec nostalgie. Ma belle invitée saura s’en rappeler jusqu’à la fin de ses jours. Ce moment unique où le vent gonfle les voiles avec ce langoureux bruit de l’eau qui glisse contre la coque et l’étrave dressée vers un horizon incertain. Où une île jusqu’alors simple concept de destination, se dessine sur l’onde jusqu’à devenir réalité. Où l’on partage un déjeuner simple au cul du bateau ballottés par le clapot, à donner la becquet à un goéland et des petits poissons. Où l’on arrive dans un port inconnu, trop tard pour avoir un accueil et devoir s’amarrer à un quai improvisé aidé par quelques badauds. Et arriver trop tard pour aller se doucher et se coucher crade de mer et de vent mais riches de moments. C’est ça la vie ! Accepter de donner sa chance à des petits moments d’aventures qui seront des jalons et repères de notre vie et de notre vieillesse.
Merci Doriane…