Vendredi 31 mai

Je suis allongé sur la plage avant du bateau à observer le ciel qui se conjugue avec la mer. Même dans le ciel, des traces humaines lézardent comme autant de griffures un bleu pur sans nuage. Même dans le ciel il faut que le mercantilisme marque son territoire, pour encore et encore satisfaire les masses, avec force de voyages low cost dans tous les sens du terme.

Sur la mer c’est pire. Ici les bateaux moteur sont légions. Les nuisances sur l’environnement sont multiples : le bruit, l’odeur, les rejets d’huile et de gasoil, les mouvements incessants… Tout est fait pour foutre la merde et empêcher l’écosystème de s’épanouir. Dans un tel marasme pas étonnant que je n’observe pas un seul animal marin. Rien, nada, niente. Alors que par chez moi c’est la pleine saison des mola mola (l’an passé à la même période j’ai pu en observer des dizaines), ici c’est le vide.

Moi à bord de mon voilier, mon empreinte est minime. Oh bien sûr l’antifouling de la coque est un poison mais ce n’est que peu de chose comparé à ces hordes sans gêne.

Je suis parti ce matin depuis Bormes avec une sale rhinopharyngite qui m’a pris dans la nuit. Ça m’apprendra a faire le malin torse nu en mer… Le vent est excellent et soutenu. Il m’oblige à faire un près serré jusqu’au cap Lardet.

La côte est très jolie avec beaucoup de petites criques hélas remplies de bateaux. C’est aussi pour ça que je veux partir vers le bassin Est de la Méditerranée… Mais chut c’est un secret pour l’instant…

Je passe maintenant devant la fameuse baie de Pampelone. À cette saison la plage est quasi déserte malgré les gros yachts déjà au mouillage.

Je continue à rêvasser sur la plage avant. Le soleil est chaud, l’air doux et Babar glisse doucement sur l’onde à 4 nœuds malgré le vent faible. Je lis, j’introspecte, je rêve, je somnole etc. Et finalement je me retrouve devant la célèbre baie des Canebiers et sa Madrague à Bardot après 7h de mer. Quelle drôle d’époque tout de même où on érige en star les porteurs de superficialité jusqu’à faire entrer dans l’histoire les lieux emblématiques de leur passage aussi futile soit il. Et quand je vois que Pompei tombe en ruine faute de mécènes…

Je prends une place au port de St Trop et file me balader dans cette capitale du bling bling. Beaucoup de putes russes et de beaufs mais un charmant village tout de même.

Mais je dois revenir au bateau car la rhino revient de plus belle avec le soir qui arrive et la fatigue de la journée. Ce sera soirée films dans Babar. Tant pis pour les putes russes 😂

Bon à savoir :

– 64, 48€ la nuit… Et rajouter 2€ pour la douche. OK c’est St Trop mais c’est quand même l’arnaque… Je trouve les 48 centimes quasi comiques…

– surtout ne pas rater le matin au café en terrasse les botoxées faire leur footing 😄