Dimanche 2 juin
Ça s’active dehors. Il est 7h30 et certains bateaux quittent déjà le port. Signe que le temps va changer, le pont est ruisselant de rosé. Nous allons vers plus de chaleur dans les jours prochains.
En attendant je vais me prendre un café à l’un des bistrots devant les pontons avec un pain au chocolat. Je reste un moment là à humer le temps qui passe.
Je vais devoir tout de même m’activer un peu, aller régler l’escale à la Capitainerie et larguer les amarres.
Direction Toulon, port d’attache temporaire de Babar.
Dès la sortie de Porquerolles un bon vent d’ouest souffle déjà. Je prends le cap vers la tour fondue, lieu d’embarquement pour les gogos, et vire de bord pour retourner cap au large et tirer un long bord qui me permettra ensuite de faire cap direct sur la rade de Toulon.
Je double la cardinale Nord Jeaune Garde sur bâbord et admire le petit et le grand langoustier, cap occidental de Porquerolles. Le vent est excellent et forçit juste ce qu’il faut pour me porter à plus de 7 nœuds au près.
Ah oui qu’est ce qu’une cardinale ? Il s’agit d’une marque maçonnée ou simple bouée qui signale un danger et indique le sens auquel on doit passer ce danger. Il y a donc 4 types de cardinale (nord, est, sud et ouest. Et lorsque l’on rencontre une cardinale nord cela signifie qu’il faut passer au nord !). 2 couleurs (noir et jaune) et des feux (lumières) avec 4 combinaisons signalent le sens. Voilà pour un petit cours de signalisation maritime !
Encore une fois je double tous les bateaux même les plus gros. Ce n’est pas tant par esprit de compétition que je ne possède pas que par plaisir d’avoir un bateau performant. D’ailleurs ce matin, des voisins de ponton m’ont demandé si je régatais avec Babar. Je leur ai dit que non, que j’ai horreur de la compétition d’autant plus sur la mer avec mon bateau. Je laisse ces amusements à des gens qui ont quelque chose à prouver. Moi je m’autoproclame philosophe des mers. Plus proche d’un Moitessier ou Joshua Slocum qu’un Tabarly ou Cammas. Bien sûr, je les respecte mais n’ai rien en commun avec eux.
Je tiens plus de l’aventure et de la connaissance des Hommes et cultures que du simple fait de passer premier la ligne d’arrivée. Parfois d’ailleurs je m’imagine naviguer à bord d’un vieux gréement, une goelette à parcourir le monde. Qui sait, après Babar, je partirai peut être à bord d’un grand bateau de voyage. Mais attention, il faudra qu’il soit performant ! J’ai trop goûté aux plaisirs de naviguer à bord d’un voilier qui avance par tout temps.
Il est temps maintenant de quitter Toulon, non sans avoir tout nettoyé de fond en comble. Adiu El Meu Babar, m’agrada molt !