Samedi et dimanche 29/30 juin
Il est 3h du mat et je suis réveillé par le son du vent dans le gréement. Un vent d’est soutenu qui s’est mis à balayer le plan d’eau sans crier gare. Le bateau reste droit dans ses bottes faisant face sans faire d’à coup où d’embardées. J’hésite à me lever, mais je me dois, en bon skipper, vérifier le mouillage et surtout le comportement des bateaux alentour.
Sur le pont le vent semble plus fort que depuis l’intérieur. Je vérifie le mouillage et décide de laisser un peu de chaîne jusqu’au cablot. Je regarde autour, Ras. Sauf que je ne reconnais pas vraiment la configuration avec des bateaux voisins dans tous les sens. Par exemple le vieux gréement de tout à l’heure avec vue sur son tableau arrière est parti bien 50m plus loin derrière moi. J’y comprends rien. Pas grave je vais me recoucher aussi sec. 1h après rebelotte car le vent a encore forçit, mais rien d’inquiétant.
11h30… Je me réveille tout engourdi d’une bonne nuit de sommeil même si elle fut coupée à 2 reprises. Le petit déjeuner avalé, je plonge aussi sec dans l’eau fraîche avec un bonheur indescriptible. Comme un moment attendu depuis si longtemps qu’il devenait irréel. J’ai attendu tout l’hiver ce moment de passer mon masque et aller saluer mes amis sous marins (corbs, dorades, loups, rougets, mérous…). Mais les fonds demeuraient tristement vides. Juste quelques petits poissons opportunistes. Paradoxalement l’herbier de posidonnie était bien là mais un élément jamais vu jusque là occupait les sols et parfois était présent sur les herbes : une espèce de mucus jaunâtre. Je vais me renseigner sur ce que c’est car ça me paraît invasif et pas vraiment normal.
La journée passa ainsi entre baignades et siestes jusqu’à la sacro-sainte soirée au mouillage. Juste une petite bière et une terrine au son du vent et du clapotis aux premières loges de la mer avant d’aller se coucher bercé par la très très très légère houle. Le bonheur je vous dis !
Dimanche matin réveil à 8h30 après une délicieuse nuit. Je regarde par le hublot, des bateaux voisins sont déjà partis et tout est calme. Je décide de partir plus tôt que prévu pour pouvoir nettoyer Babar au port en prévision des vacances prochaines. Premier lever de mouillage de la saison par un vent qui commence à fraîchir. C’est parti pour la séance de muscu matinale. Je mets ensuite le cap vers l’est pour naviguer un peu puis, au large de la pointe orientale de l’île, je fais demi tour au portant direction Toulon. Un bon vent me maintient à 6 nœuds jusqu’à l’arrivée sous une chaleur bien présente mais supportable. Je passe devant l’armada française qui semble beaucoup plus fournie que d’habitude avec beaucoup de frégates au port. La guerre est finie ?
J’arrive sur Toulon vers 14h. Le temps de me faire un petit resto poissons sur le port et c’est parti pour le nettoyage du bateau sous 40 degrés…
L’intérieur et l’extérieur sont nickel mais le prix à payer a été salé : je suis en nage ! Une douche et c’est reparti pour l’asile direction la gare… À très vite mon Babar.