Samedi 20 juillet
Aujourd’hui place au 1er acte du grand spectacle… J’ai nommé la réserve de Scandola ! Nous partons en milieu de matinée pour une navigation sous moteur vu le calme plat et la distance faible.
Dès quelques milles, le spectacle est déjà au rendez vous. Du maquis à perte de vue et de la roche rouge sang. De petites calas rythment le dessin de la côte comme autant de promesses de relâche.
En guise d’apero et surtout comme coupe faim je propose d’ouvrir la noix de coco du bord ! On se régale du jus comme de la chair en énumérant toutes les applications qu’offre la noix de coco aux humains (cosmétique, nourriture, eau, fibres pour la confection de cordages ou de vêtements, coprah…).
Vers 13h nous arrivons à notre escale du jour : la Marina d’Elbo qui n’a rien mais alors rien à voir avec une marina ! C’est tout simplement un des plus beaux mouillage que je connaisse. L’entrée est étroite et signalée par un gros éperons rocher noir et une tour génoise qui en signale l’entrée.
Je mouille l’ancre légère pile au centre car nous n’allons pas y passer la nuit (c’est interdit). Hélas les zones de sable sont rares et c’est sur un herbier de posidonnie que l’ancre se pose.
Après avoir admiré le paysage alentour c’est le moment de la découverte marine en snorkelling. J’avoue être un peu déçu car finalement nous n’observons que peu de poissons et que des tout petits. C’est inquiétant…
C’est le moment de déjeuner. Je prépare une salade de tomates, avocats, pousses de bambou et maquereaux Belle Iloise.
Après cet interlude déjeunatoire, nous décidons d’aller en annexe sur la plage pour se balader. Une fois à terre le paysage est sublime et hostile. Tout à coup un zodiac avec 2 gars de la réserve déboulent de nulle part et nous signalent que les circulations à terre sont interdites. Je trouve cette interdiction normale mais je n’étais pas au courant. Comme quoi il faut bien lire les instructions nautiques avant d’aller ou que ce soit. Cela ne me choque nullement car je suis convaincu que l’être humain n’a pas sa place partout et il est normal (et en même temps triste) que l’on soit obligé de rendre des lieux à la nature. Dans notre monde de l’image, nous pensons que nous avons le droit d’aller n’importe où, prendre des photos à la con et faire le mariole sur Facebook. Et ben non !
15h il est temps de partir (non sans avoir en duo relevé le mouillage pour éviter d’arracher des herbiers) pour rejoindre notre cala de la nuit. Je choisis la Cala Vecchia située dans le golfe de la Girolata. La navigation jusque là nous propose toujours un grand spectacle en doublant l’île de Cargalu et la punta Scandola.
Le vent fraichit légèrement et c’est par 12 nœuds d’un vent catabatique (qui forçit en descendant d’une montagne) que l’on arrive sur le spot pour la nuit. La Cala est magnifique entourée de falaises ocres virant sur le rouge sang. Je mouille l’ancre sur des fonds incertains. Rapidement je vais vérifier en apnée et constate que, là aussi, les fonds sont un immense herbier de posidonie très épais. Et d’expérience je sais que les ancres crochent mal sur des fonds de ce type, au delà de mes considérations écolos qui m’interdisent ce type de mouillage. Mais je n’ai pas le choix ici.
Nous passons la soirée bercés par une très légère petite ondulation à discuter dans la douceur de la nuit naissante.
Bon à savoir :
– la Marina d’Elbo n’offre pas vraiment un abri sûr car les fonds de sable sont rares et la Cala reste relativement étroite. Et attention ! interdiction de mettre pied à terre.
– la Cala Vecchia. Contrairement à ce qu’il est indiqué dans l’appli Navily, ce mouillage n’est pas sûr car il y a de larges et très épaisses forêts d’herbiers et les quelques plaques de sable sont soit isolées soit très proches du bord.