Jeudi 25 et vendredi 26 juillet

Nous profitons de cette jolie baie de Sagone pour aller un peu à terre faire quelques courses et se dégourdir les gambettes. La baie est un lac calme et tranquille. Pas une ridée pour perturber le miroir. C’est à la rame que nous mettons pied à terre pour d’abord aller prendre un café en terrasse avant d’aller acheter du miel de châtaigner à l’épicier local. L’endroit est difficile à appréhender vraiment. Pas charmant, pas moche non plus. Sans intérêt serait la bonne appréciation.

Nous mettons donc le cap vers le sud pour aller mouiller aux îles Sanguinaires à l’entrée du golfe d’Ajaccio.

Une navigation de 15 milles mais sous un soleil ardent et un vent faible. Mais tant pis nous restons fidèle à la voile sans moteur.

Nous arrivons en vue des îles après plusieurs heures de navigation au pays de la soif…

Le vent fraichit alors que nous les contournons. Bizarre ce vent il ressemble à un thermique mais je trouve qu’il arrive tard dans la journée (17h).

Le mouillage sous le vent de l’île principale est bien remplis et je décide de ne pas me risquer à mouiller l’ancre sur des fonds incertains et connus pour être rocheux. Le seul endroit vraiment potable avec un peu de sable sous 3m d’eau est déjà occupé par des bateaux. Tant pis nous continuons pour mouiller au pied de la tour génoise avec des rafales qui tombent de la colline.

La soirée est un peu mélancolique car ma douce va repartir d’ici 2 jours. Durant l’apéro nous discutons aussi du programme des jours prochains. Un coup de vent d’ouest prenant naissance chez moi en Catalogne Nord est prévu pour samedi soir jusqu’à lundi. La côte occidentale de la Corse sera impraticable jusqu’à mardi. Il me faudra passer les Bouches de Bonifacio d’ici là si je ne veux pas rester bloqué dans un port…

La nuit promet d’être peu agréable car une humidité lourde s’abat sur la mer au moment de se coucher…

Vendredi matin… Comme je le craignais la veille, tout est humide dans et sur Babar. Nous attendons un moment que le soleil commence à sécher tout ça avant de prendre notre petit déjeuner.

Au mouillage à quelques dizaines de mètres, le fameux Kraken, 3 mâts déjà aperçu à Galeria est là. Je décide de mettre l’annexe à l’eau et rejoindre ce joli vieux gréement. À l’approche de celui ci nous sommes impressionnés par sa hauteur et son imposante carène. L’équipage est là et nous commençons la conversation. Il s’avère que le Kraken fait partie d’une jeune association « wings of the océan » qui navigue sur les mers pour ramasser le plastique. Le chef mécanicien nous propose de monter à bord. Je regrette de ne pas avoir pris mon appareil photo…

L’équipage est composé de jeunes de moins de 30 ans qui ont embarqué depuis janvier 2019 date de création de l’association. J’ai peut être trouvé la cause que je recherchais… Car je trouve Sea Shepherd trop extrémiste, médiatique et qui ne s’attaque qu’à un seul problème des mers, la sur pêche.

L’intérieur du bateau est sublime avec cabines et parties communes qui fleurent bon l’ambiance marine. Sur le gaillard d’avant sont entreposés des gros sacs remplis de plastiques récoltés.

Nous montons à la timonerie où nous rencontrons le commandant en train d’étudier les cartes. Nous sommes surpris et admiratifs de son jeune âge.

Il est temps maintenant de repartir, soucieux de ne pas déranger et conscients du privilége octroyé.

De retour au bateau nous mettons cap au sud sous gennaker !

La navigation n’est pas très agréable car de nombreux motor yachts traversent le golfe à fond de cale générant une houle croisée pénible.

Nous essayons de conserver le gennaker tribord amure jusqu’au cap Muro porte d’entrée sud du golfe d’Ajaccio. Le vent refusant de plus en plus je me vois résigné de l’affaler et dérouler le foc pour virer de bord et éviter les rochers affleurant. C’est toujours amusant d’observer tous les voiliers croisés au moteur alors que nous restons sous voile malgré la vitesse faible. Nous sommes des philosophes de la mer !

La chaleur devient très lourde et pénible. Au loin dans le golfe de Propriano je vois un banc de brumes de chaleurs. Nous déjeunons assis sur le bord bâbord de Babar (3xB ! 😁) le petit repas préparé par ma douce (riz, avocats crevettes échalotes. Un régal).

Le vent redevient adonnant je décide de renvoyer à nouveau le gennaker. Et puis au bout d’un moment la pétole s’installe, plus un gramme d’air et la chaleur qui monte. C’est difficile de rester dehors mais aussi à l’intérieur du bateau. Nous sommes au milieu du golfe de Propriano et le vent fraichit progressivement et vient du travers tribord amure. Excellent ! Je propose de mettre le cap sur Figari distant de 20 milles. À 6 nœuds nous serons arrivés pour l’apéro. Hélas au bout de 30mn le vent faiblit et je renvoie à nouveau le gennaker. Et puis progressivement au fur et à mesure que l’on sort du golfe, le vent baisse. OK pas envie de finir au moteur pour faire 20 milles, nous reprenons le cap vers Propriano. La fin de la navigation est pénible avec une chaleur moite horrible et un vent arrière destructuré.

Le seul moment de plaisir fut de croiser un magnifique lévrier marin, un superbe voilier de régate de luxe.

Nous arrivons à Propriano vers 18h. L’accueil de la Capitainerie est excellent. Après l’accueil dégueulasse de Cargese c’est à noter.

Nous passons ensuite 2h à nettoyer de fond en comble Babar avant d’aller dîner dans un sympathique bar à vins le Fa Tempi.

Bon à savoir :
– l’association Wings of Océanhttps://www.wingsoftheocean.com/
– la capitainerie de Propriano est très sympa. Tarif : 46€

– je déconseille le mouillage devant les îles Sanguinaires sauf si peu de bateaux pour mouiller sur le seul fond un peu sablonneux. Et oringuer !