Un autre Pays Catalan…

Mardi 30, mercredi 31 juillet, jeudi 1er août

Le vent s’est enfin apaisé dans la crique. Il est temps de partir. Il est 7h30. Le temps est beau et le soleil commence à vouloir reprendre ses droits après quelques jours de froid.

Nous mettons le cap vers les îles Cerbicales pour rallier Porto Vecchio. Et, peu après avoir quitté la baie de notre mouillage je commence à ressentir un malaise. Je ne veux pas faire comme c’était prévu, comme la plupart des gens feraient, ayant pris une décision et convaincus de s’y tenir. Non. Aller à Porto Vecchio c’est renier mon état d’esprit, suivre une ligne préétablie sans libérer l’esprit d’aventure. Cap au sud vers la Sardaigne, terre de culture catalane !

Le vent est bien là et monte progressivement en régime au fur et à mesure que nous arrivons au large Est des Bouches de Bonifacio.

Déjà nous croisons les Lavezzi sur notre tribord.

L’endroit paraît hostile vu de la mer avec des rochers déchiquetés et des vagues qui commencent à déferler.

Nous croisons beaucoup de bateaux et un grand nombre étonnant de vieux gréements qui semblent typiques du coin.

Nous passons dans le chenal entre les îles et je décide de ranger le foc pour ne pas arriver trop vite dans cet endroit très fréquenté.

Nous arrivons maintenant au charmant petit port de Maddalena à la Cala Gavetta où j’ai réservé une place.
Le service de la Capitainerie est excellent et le personnel très agréable.

L’excitation est à son comble à bord pour partir à la découverte de ce joli petit endroit qui respire si bon l’Italie, même si nous sommes au sein d’une culture propre, la Sarde.

Le petit port est niché au cœur de la ville avec ses petits commerces autour et petits bateaux de pêche artisanale. Nous nous mettons en quête d’une trattoria pour déjeuner. Notre instinct a vu juste, nous trouvons un restaurant familial avec une terrasse dans une ruelle. Au menu anchois et pasta à la poutargue, spécialité Sarde (œufs de mulet compressés dans de la cire) accompagnés d’un délicieux vin blanc local.

Après cet interlude gastronomique nous flanons dans les ruelles à la recherche d’authenticité. Bien entendu nous trouvons nombre de commerces touristiques mais l’endroit conserve une vraie identité avec des bâtiments relativement anciens chose surprenante pour une si petite île dévouée corps et âme au tourisme.

Au hasard d’une ruelle nous croisons mes nouveaux amis italiens en train de déguster une Icnhusa (bière Sarde très savoureuse). Discussions, rires… Nous nous donnons rdv pour aller au resto le soir sur le port.

En attendant place aux courses de l’escale. Le soir nous allons dîner au restaurant sur le port Il Ghiottone et découvrir des spécialités Sarde et notamment les gnocchetti fruti di mare.

Mercredi matin nous flânons à nouveau dans le port après avoir pris un petit déjeuner dans un bar.

Je profite de la matinée pour m’acquitter des droits de taxe pour naviguer et mouiller dans l’archipel. J’essaye via le site dédié mais n’arrive pas à effectuer le paiement via PayPal. Je dois donc me rendre à l’office de gestion du parc. Une fois sur place, nous découvrons les cocasseries de l’administration qui décidément est aussi pathétique d’un pays à l’autre avec quelques nuances. Ici un « officier » affublé d’un t-shirt « Marshall » et un numéro (5) nous accueille. Autour de lui au moins 5 collègues devant leur ordinateur à discuter entre eux. L’enregistrement a duré 30mn avec l’aide d’une collègue à lui. Nous sommes sortis en rigolant de la situation et allégés de 30€.

Ca y est nous sommes en mer. Le vent d’ouest souffle fort et nous avançons vers notre destination l’île de Caprera sous foc seul. Autour de nous un grand nombre de bateaux ont la même idée. Et, arrivés à notre destination, nous constatons que les mouillages sont impraticables car un nombre colossal de bateaux occupent les lieux. Après un long moment d’hésitations je décide de mettre le cap vers une crique au dessus de Porto Cervo et abrité du vent fort. Assuré qu’il n’y aurait pas grand monde car loin de l’archipel de Maddalena et de la fixation obdnubilatoire des plaisanciers.

Nous arrivons dans une jolie crique abritée et entourée de villas de luxe avec un seul voilier au mouillage. Le calme. L’eau est belle et chaude ! Tous à l’eau !

La soirée arrive, paisible. Je me mets en cuisine pour concocter des spaghetti neria di sépia accompagnées de calamars frais achetés le matin au port et de petites tomates.

Peu après le dîner nous assistons aux premières loges d’un doux concert de violon depuis une villa dont nous profitons aussi.

Le lendemain nous nous levons tôt pour rallier le chapelet d’îles le plus au Nord de l’archipel et espérer trouver une place au mouillage.

Durant cette courte navigation de quelques heures à longer les îles, nous pouvons apprécier le paysage sec et rocailleux de la Sardaigne. Les roches sont de couleur ocre et découpées. J’ai envie de revenir et découvrir cette grande île qui, je le sais, réserve nombre de surprises pour qui sait s’y attarder.

Nous pouvons là aussi voir le nombre toujours important de yachts et de bateaux de toute sortes. Il semble que, en prévision de la bascule de vent de l’ouest vers l’est, d’autres bateaux aient eu la même idée que nous…

Nous allons nous trouver une place dans la zone de faible profondeur au centre des 3 îles Budelli, Razzoli et Santa Maria. Il y a déjà du monde mais c’est praticable. Nous voyons une bouée de libre. Étrange… Nous la prenons et amarrons le bateau. Au bout d’un moment un type en zodiac vient à notre rencontre pour nous indiquer que les bouées de la zone sont réservés à un restaurant. Et si on veut y rester il faut aller manger au restaurant avec le menu de base à 180€/personne. Mais bien sur ! Nous décidons d’aller mouiller l’ancre un peu plus loin. La journée se passe sous le cagnard entre siestes et baignades.

En fin d’après midi je suis intrigué par cette petite île et décide d’aller à terre à la nage. Je découvre une nature arride et calme couverte d’un maquis épais. Il y a un restaurant pour millionnaires et quelques belles chambres. Je discute avec le gérant, toujours tranquille. Il est temps de retourner au bateau pour préparer le dîner.

La soirée devient très humide au moment de se coucher signe d’un temps orageux…

Bon à savoir :

– le prix de l’escale au port de la Cala Gavetta sur l’île principale de la Maddalena n’est pas si élevé que ça : 50€. Il y a 2 shipshandler sur le port. Attention pas vu de supermarché mais des petites épiceries.

– les spécialités culinaires sont légion : pain Sarde, pasta à la Poutargue… Le vin blanc est particulièrement bon. Le rouge est très fort.

– le permis pour naviguer dans les îles (30€ pour une semaine : même un jour c’est pareil) et y mouiller est un peu une arnaque je trouve. Sous couvert de protection de l’environnement je n’ai que rarement vu autant de bateaux au mouillage. Les soi disant bouées sont quasi inexistantes en tout cas sur l’île Caprera et celles du nord.

– je vais d’ailleurs pousser mon coup de gueule contre beaucoup de zones soi disant protégées comme Maddalena mais aussi Port Cros ou même Scandola. Sous couvert de protection et de qualification de parc naturel, on paye fort mais il y a un gros business avec des manèges permanents de promènes couillons. À la limite je suis pour l’installation de bouées mais avec un contrôle tant dans leur usage et donc limité dans le temps que dans la rigueur de leur gestion sans autorisation de mouillage ou de trafic même pour le business…

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