J-23…

Lundi 9 mars 2020

Plus que quelques semaines avant le grand départ. Le bateau est presque prêt. Ne reste que l’antifouling et le nettoyage du pont. Mais le plus important est la préparation mentale. Comment gérer un départ pour une croisière de 7 mois ? Il n’y a pas de doctrine ni de tuto sur YouTube. Il appartient à chacun de se découvrir aventurier ou pas. On dit souvent que c’est le retour le plus dur. Dans ce cas pourquoi revenir ?

Je me refuse pour l’instant à imaginer et préparer le retour, comme beaucoup de voyageur le préconisent, car à quoi sert le lâcher prise de l’incertitude de l’aventure si on prépare déjà l’après avant même de l’avoir vécu. Non, le plus important c’est partir. Après… On verra.

La météo est en ce moment caractéristique d’un mois de mars, incertaine, fraîche et pluvieuse. Croisons les doigts pour que avril soit clément… Mais peu importe j’ai un plan B…

Dans 2 jours je repars sur Paris rejoindre ma Doriane pour la dernière ligne droite ! J’espère aussi passer entre les gouttes de la pandémie mondiale digne d’un film apocalyptique. La période est décidément totalement givrée. Entre le coronavirus, la politique pénible et malhonnête et les fascismes de la pensée j’ai hâte de me barrer.

À ce propos je vais pousser mon énième coup de gueule après des semaines de propagande féministe depuis l’affaire des Césars. Bien entendu je me contrefous de cette cérémonie de l’entre soi du showbiz. Mais cette année nous avons eu droit à un véritable coup d’état du puritanisme féministe.

Faut il séparer l’œuvre de l’artiste ?

Si on ne le fait pas on va tout droit vers un Politik Bureau qui va décréter si une production artistique est digne d’être partagée ou pas selon une charte de critères moraux à laquelle sera soumis son créateur. Bien entendu qu’un crime est condamnable mais il y a la Justice pour cela. Cela voudrait donc dire que les prisonniers en prison n’ont pas le droit à l’art. Et non plus à leur sortie de prison, à vie… Ce qui serait le cas de Polanski qui a été jugé, condamné et a purgé une peine aux Usa. Notons qu’il a été blanchi par la justice Suisse. Le reste n’est que du blabla sans fondement. Dois je penser que le témoignage de femmes sans le débat contradictoire nécessaire des tribunaux est au dessus des lois et doit imposer sa morale ?

Cette pandémie moralisatrice venue tout droit des Usa est en train de s’abattre sur notre société jusque dans ses valeurs fondatrices. J’en veux pour exemple qu’un prévenu est en France présumé innocent et c’est à l’accusation de chercher les preuves de sa culpabilité (d’ailleurs le délais de prescription que ces hordes de haine veulent abolir est censé protéger une certaine vertue de la Justice pour mettre à l’abri la population d’accusations injustes avec l’impossibilité de se défendre dans le temps). Aux Usa on est présumé coupable et c’est l’inverse. D’où la propagande d’associations diverses victimaires qui n’ont de cesse de harceler et condamner quiconque selon uniquement des témoignages de victimes en amont de toute procédure juridique. Le problème vient aussi du manichéisme américain ou c’est bien ou mal, noir ou blanc. La nuance grise fait depuis toujours autorité saine dans nos sociétés latines. Hélas nous assistons à la fin de ce système millénaire culturel pour embrasser le système puritain américain.

Il est temps que l’on mette les voiles pour quitter ce monde devenu nauséabond, autoritaire et coercitif.