1re vraie nav

Dimanche 31 mai 2020

8h00. L’heure des derniers préparatifs avant la 1re vraie escale. Hier soir nous avons passé une soirée riche en émotions chez mes parents. C’est la 1re fois pour moi que je vais partir aussi longtemps sans les voir. J’ai la gorge nouée mais, comme dirait ma mère, il faut aller de l’avant dans la vie. C’est ce que nous nous apprêtons à faire.

9h30. Mes parents viennent nous faire un au revoir sur le quai. Nous partons. Cap au nord. Oh pas bien longtemps, juste pour aller à Sète via Agde. Ensuite ce sera de l’Est.

Dès la sortie du port, nous sommes cueillis par les signes de notre futur calvaire. Une houle de 1m, conséquence du vent de sud est des 2 jours passés, nous annonce une nav pénible. Le vent arrive assez rapidement, mais de façon très favorable, par le travers tribord. J’envoie la grand voile et le foc, plus maniable que le génois pour le temps prévu, et nous mettons cap au 34e degré.

Avant que ça dérape, séance de yoga

Nous avons du mal à nous habituer à l’inconfort, à se faire balloter d’un côté et de l’autre. Le temps maussade rajoute une note de Manche. Pour l’instant le vent est de 12 noeuds et nous allons déjà bon train à plus de 5 noeuds. La distance de 40 milles nautiques qui nous attend semble plus rapidement accessible à cette vitesse.

Nous sommes partis à 10h et, vers midi, le vent fraîchit, la mer aussi. Les estomacs sont mis à rude épreuve. Nous grignotons juste des biscuits, des tartines de paté (le paté c’est la santé !), quelques noisettes. C’est pénible, ça dure. Le vent est autour des 18 à 20 noeuds. Et le bateau tutoit les 8 noeuds. À ce rythme nous allons aller direct à Marseille !

Et Solenzu dans l’histoire ? Le pauvre a du mal à trouver sa place dans le maelström de la cabine. Avec ce temps, hors de question de le laisser aller dehors même dans le cockpit, il est assigné à résidence en bas. Finalement je le retrouve dans la soute, allongé dans les voiles. Les chats savent toujours trouver leur confort.

Après 6h de navigation des 40 milles dans une mer chaotique, seuls au monde, le fort de Brescou du Cap d’Agde se profile à l’horizon. La vision de voiliers tout autour est belle à voir après plus de 2 mois de désert en mer du au confinement. Mais en s’approchant ça ressemble un peu à un grand n’importe quoi. Très vite tout le monde reprend ses mauvaises habitudes, c’est le bordel total à l’entrée du port.

Nous amarrons le bateau au ponton de l’avant port. Et moi je tombe de sommeil dans la cabine… Après être allé à la Capitainerie subir la déception de la fermeture des sanitaires pour cause de Covid. C’est un crime que d’empêcher des marins prendre une douche après la mer ! Toutes les bonnes valeurs se perdent. Résultat ce sera une douche improvisée sur le pont au tuyau d’arrosage.

Aaaah les joies de l’escale

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