1re nuit en mer

Mardi et mercredi 3 juin

Lundi 1er juin, veille de la fin d’un trop long confinement. Nous sommes à Agde prêts à rejoindre la jolie cité de Sète située à moins de 3h de mer. En quittant le ponton nous faisons la connaissance (physique cette fois) de l’auteur de la plus jolie photo de Babar prise en mer, c’était en été 2018.

La plus belle photo

Une jolie petite famille avec 3 gamins courageux (le grand qui s’intéresse à la voile, la fille qui a eut le courage de remettre les pieds sur un bateau après semble t il une déconvenue passée et le nin, mignon comme tout). Nous discutons un peu de la Grèce, destination que ce gentil équipage à eut la chance de connaître il y a quelques année mais en mode turbo express : 7 semaines aller/retour…). Ça nous fait déjà rêver un peu.

Il est temps de sortir du port pour rallier notre prochaine étape. Le vent est toujours là mais la mer est un peu amortie de la veille. Une nav très sympa jusqu’à Sète, joyaux de la côte du Languedoc où nous attendent Nath and Co. C’est parti pour les 1ers plaisirs de l’escale. Nous commençons petit à petit à rentrer dans la croisière et cette étape nous y aide bien.

La nuit se passe admirablement, nous avons enfin dormi paisiblement. Le réveil est un enchantement. Tout revient dans mon esprit, tout se remet à sa place progressivement. Les senteurs caractéristiques d’un port, mélange de poisson, de plastique, de gasoil, de rouille, remontent en moi des souvenirs nautiques heureux et des promesses de croisière qui se mélangent au bonheur partagé du moment avec ma Doriane et mon Solenzu.

Avec sa cravate verte de vrp

Une fois le petit dej avalé, nous allons nous trouver un bistrot avec terrasse sur les quais de Sète prendre un café dont nous avons été privés depuis trop longtemps.

Derniers préparatifs et nous appareillons à 15h30 pour la traversée de la Camargue et 70 milles jusqu’au Frioul. Le départ est enthousiaste et fantastique avec du soleil, un bon vent de bon plein et une mer belle. Le paradis. Nous fonçons à plus de 6 noeuds en permanence au cap 93. À bord, tout s’installe pour une nav de nuit. Je m’inquiète quand même pour Doriane. Comment va t elle supporter cette énième épreuve du feu ? En attendant nous sommes bien calés à la gîte sur tribord confortablement installés dans nos fauteuils de cockpit dont je ne regrette pas l’achat. Un vrai confort pour nos dos, même si nous avons l’impression d’être au cinéma à regarder la mer l’un derrière l’autre.

19h. Je propose un petit apero sans alcool avec des tartines de paté pour faire un petit entre acte devant le sublime spectacle que nous offrent Babar et la mer. Pour le dîner ce sera simple avec du lyophilisé car les conditions chahutée ne permettent pas de jouer les cordons bleus. Rapidement la nuit arrive et nous propose un vrai récital de couleurs et de dégradés, la lune fait aussi son numéro et la mer prend ses ondulations métalliques menaçantes mais de pure beauté. Doriane est bien et je me sens bien.

Mais… La fatigue et l’épreuve de nuit vont lentement faire leur office. Je vais me reposer pendant 40mn pendant que Doriane prend la casquette de skipper et veille sur nous. Depuis la cabine arrière, je l’entends passer d’un côté de l’autre toutes les 5 mn. Elle prend son rôle très à cœur mais s’est mis un peu la pression. Quand je remonte il fait nuit et la pauvre est un peu angoissée. Mais c’est le métier qui rentre ! Elle va à son tour se reposer et moi je prends ma veille. Heureusement le vent reste bien présent jusqu’à 1h30 du matin nous permettant de nous retrouver à 15 milles du Frioul sans avoir fait parler le moteur. Hélas, d’un coup, c’est la pétole dans le reste de houle. Obligation de brancher le Volvo pendant 3h jusqu’à l’arrivée.

Nous entrons doucement et en silence dans la nuit du port du Frioul. Personne, ni aux places habituellement combles ni sur les quais. Devant cet embarras du choix, nous hésitons. Le port est il fermé à cause du Covid ? Bah on s’en fout, on prend une place point barre.

Le temps de tout ranger et on s’écroule dans notre cabine plein de souvenirs déjà aiguisés et de fierté pour moi de voir Doriane aussi adaptée à la mer.

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