Mercredi 24 juin 2020

Ça y est on part enfin pour la 2e partie du voyage direction la Corse. Tout nous rapproche un peu plus de l’Italie, notre pays commun d’origines à Doriane et moi. Nous appareillons de Nice par un temps idéal, un petit vent parfait et une mer calme et belle. À bord c’est l’enthousiasme qui règne avec une pointe d’inquiétude. Les derniers appels à nos proches effectués et c’est parti cap au 112 degré ! La glisse est idéale, l’ambiance douce et Sousou ronque dans sa cabine. Une fois au large une houle assez lourde nous cueille par surprise. C’est la conséquence de ce satané Mistral qui tabasse encore le golfe du Lion. Il est temps de. Déjeuner et c’est Doriane qui s’y colle. De délicieux sandwiches !

Tout d’un coup, à force de scruter l’horizon, je vois une jolie tortue Caouanne, un joli cadeau pour Doriane qui va avoir la chance d’en croiser une 2e plus tard dans la journée pendant que je ferai ma sieste de une heure.
C’est enfin la visite de 3 dauphins qui vient parfaire cette merveilleuse journée. Je suis heureux pour Doriane.
Petit à petit nous nous préparons à la nuit. Il a fallut hélas remettre le moteur à 18h30, la mort dans l’âme. Au menu c’est la Pasta maison servie sur le pont devant un coucher de soleil entre Alpes et Corse. Et oui nous voyons la Corse depuis presque le début, c’est une forme de déception car j’aurais aimé la découvrir, vierge de terre, à l’horizon.


La nuit s’installe maintenant et sa voute étoilée qui guide les marins depuis des siècles se dresse au dessus de nous comme une guirlande de protection cosmique. C’est réconfortant, beau et vertigineux. 23h30, le vent revient et j’éteins le moteur. Je suis seul sur le pont, Doriane et Solenzu sont couchés.
Babar vole parmi les étoiles tel un vaisseau spatial. La pesanteur terrestre est différente ici. On vole entre la terre et le ciel. Les étoiles se reflètent sur le miroir de la mer. Le vent est de 3.8 noeuds et je m’entête à rester à la voile à 3.7 noeuds. L’équilibre est parfait et émouvant. Un rien pourrait tout gâcher.
Les pensées vont vers des étoiles habités par des êtres chers et disparus. Des hommes d’exception aussi, des dieux vivants et morts.
Tout à coup un souffle, de l’eau jaillit, un dauphin vient m’accompagner pour partager cette harmonie céleste. Je regarde l’eau, je vois des centaines de lueurs. Ce sont des bancs de méduses. Le dauphin est encore là, nous sommes les 2 seuls témoins de ce moment unique.
Vers 2h du matin le vent se renforce et vient du sud est. Je suis tout heureux de ce cadeau d’Eole qui autorise une nav à la voile à plus de 5 noeuds en pleine nuit noire. Quel bonheur.

À partir de 3h je m’octroie un cycle de siestes de 10mn pendant 1h. Nécessaire mais dur pour le corps.
5h, le fameux liseré solaire vers l’est pointe le bout de son nez. Je vais réveiller Doriane pour qu’elle puisse admirer le spectacle avec la Corse, maintenant bien présente accompagnée de son odeur caractéristique quand on arrive depuis la mer. Nous restons ainsi tous les 3 à regarder et observer chaque nuance de couleur. La mer devient d’or au fur et à mesure que le disque solaire s’enflamme.
Après quelques erreurs d’appréciation nous apercevons de façon très claire les 3 premières îles Toscanes qui se distinguent nettement dans le coin du Cap Corse. On dirait presque un mirage.
Toujours glissant à la voile depuis 23h30 la veille, on se faufile entre l’île de la Giraglia et le cap à la recherche d’une crique pour relâcher un peu le temps d’un repas, d’une baignade et… D’une bonne sieste. Les 3 seront délicieux. Les fonds sont sublimes, d’une transparence rarement vue, mais une eau encore fraîche. Séance snorkeling où j’ai vu de jolis poissons et surtout un mérou et une raie pastenague.
Nous arrivons ensuite tranquilou, toujours à la voile, dans le joli port de Macinaggio où je n’étais pas retourné depuis 4 ans et haut lieu d’un souvenir exceptionnel avec Nath et Roman, Jc. Mais le port a bien changé. Certainement à cause du confinement, mais le port s’ensable et j’ai d’ailleurs touché un peu avec des fonds à 1.60m. Mais on finit par s’amarrer le long d’un quai nouvellement construit. Le soir ce sera pizze, Saucisson et Patrimonio ! Avant que je ne m’effronde, ivre de fatigue et de souvenirs.

Qu elle joie de te lire a nouveau mon fils.
Trés beaux et émouvants commentaires et particulièrement cette traversée vers la corse.
Quels beaux moments très bien retranscrits avec honneteté et profondeur. On ressent ton émotion cela me touche beaucoup. C’est une chance que tu t’est créer avec courage afin de vivre ces moments qui te permettent de chercher en toi au plus profond de toi tes émotions. Cela est trés constructif a mes yeux.
Une belle pensée et félicitations a Doriane pour son courage car la nuit en mer avec nuit noire n’est pas particulièrement facile a vivre.
Que de bons moments vous nous faites vivre. On vous accompagne par la pensée et on rève ..
Merci Gros bisous.
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Un peu de vos sensations perçues par ces quelques mots…on ressent presque nous aussi l’arrivée vers la Corse. Belle route vers l’Italie!
Hélène, David et Antoine.
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