Giglio

Mercredi 1er juillet 2020

Nous sommes curieux de visiter ce joli port très différent de Portoferraio, niché au pied d’une montagne ornée d’une immense croix de métal. Nous amarrons l’annexe sur un vieux ponton et partons en exploration. Ici pas de tourisme de masse mais une vie simple et tranquille. Au détour d’une ruelle, 2 vieilles femmes fatiguées nous demandent de les aider à transporter leurs courses jusque chez elles. C’est l’occasion de discuter et rendre service. Nous nous étonnons, à leur âge, de la vie qu’elles mènent, tous les matins elles remontent cette rue abrupte après les courses.

Apres un café en bord de mer accompagné d’un premier canolo (dessert sicilien farci à la ricotta aux fruits confits) nous allons à la poissonnerie. Là aussi je ne peux m’empêcher de discuter un moment avec la poissonnière après lui avoir pris un gros Pagro qui va faire de notre soirée une énième découverte gastronomique.

Jeudi 2 juillet.

Il est temps de partir de cette belle île d’Elbe car la route est encore très longue. Le temps d’aller un peu à terre à la rame déposer les ordures. Je mets au moins 15mn pour arriver au petit port. Ajouter à cela la manœuvre pour relever le mouillage avec l’ancre qui s’est, semble t il, trop enfouie ou prit un rocher, et vous avez une belle séance de muscu matinale…

Ciao Elba

Le vent vient du sud est, est léger mais bon. Nous longeons une côte sauvage avec, juste à la pointe sud est de l’île, une vieille usine ou carrière désaffectée en bord de mer. Ce spectacle donne une piètre représentation de l’impact durable des conneries de l’homme sur l’environnement. Pourquoi n’ont ils pas tout démantelé au lieu de laisser tout en vrac et laisser le vent et la mer tout casser avec le temps ? C’est désolant.

Le vent est faible mais je conserve la voile. La mer est d’une beauté indescriptible. D’un bleu intense rarement vu et d’une douceur infinie. Au bout de près de 8h de mer nous arrivons en vue de l’île de Giglio. Tristement célèbre pour le naufrage du Costa Concordia. Vue de la mer, l’île est magnifique. Nous apercevons 3 villages. Le port principal, un village médiéval en hauteur et un hameau sur la côte exposée aux vents du large au nord.

Nous choisissons un très beau mouillage au sud du port, bien protégé du vent et de la houle du large. Je plante l’ancre dans une eau d’une rare clarté. La tentation est immense de s’immerger la tête la première, chose que nous faisons des l’arrivée après cette belle journée de voile. Nous irons à terre demain matin.

Vendredi 3 juillet

La chaleur est déjà écrasante et le soleil brûlant. Comme dirait le capitaine Haddock, c’est le pays de la soif… Nous allons à terre découvrir ce petit paradis de douceur. La seule possibilité est un petit port improvisé de petites barques de pêcheurs, derrière un môle de briques et de broques. Le chemin de 2km jusqu’au village s’annonce ardu d’autant que des travaux de voirie sont en court avec le bitume brûlant. Nous arrivons enfin au port. L’ambiance est plus touristique que Capraia mais nous sentons de suite une belle âme qui veille sur la quiétude des lieux. Nous nous arrêtons dans un petit café sur le port et entamons la discussion avec 3 donne. Celles ci nous expliquent que le covid est absent de l’île avec 0 cas signalé depuis le début de l’épidémie. Nous parlons ainsi de choses et d’autres et de la vie à part des gens d’ici. Nous allons ensuite dans une échoppe qui propose des produits de l’île. Un vieil homme nous accueille avec gentillesse et prévenance. Nous lui prenons du miel, de la boutargue pour la Pasta et du vin blanc de l’île, prometteur.

Il est temps maintenant de partir rejoindre le continent pour nous mettre à l’abri d’une situation orageuse à venir avec des vents forts. La crique de l’île n’est pas secure et je préfère faire 20 milles pour nous protéger de la colère de Neptune.

La navigation jusqu’à une crique proche de Porto Ercole n’a aucun intérêt nautique (réalisée en grande partie au moteur) si ce n’est la découverte d’une belle portion de côte rocheuse étonnamment sauvage.

Nous arrivons ainsi sur un joli plan de mouillage extrêmement bien protégé des vents du nord. Nous sommes 7 voiliers présents à large distance les uns des autres. Le vent souffle déjà fort et le ciel est menaçant. Pour nous donner du cœur au ventre, ce soir c’est pasta alla boutargue et vin de l’île de Giglio. Je signale une belle découverte que ce vin. Délicat, fruité, d’une intense robe or. Un vrai nectar.

Bon à savoir :

Difficile de s’amarrer au port principal car il y a peu de place et avec le trafic de ferry on doit partir à heure
fixe. Le mouillage au sud (Cala della Cannelle) est de bonne tenue mais au-delà des bouées
de baignade par 9m de fond.

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