Panarea bling bling

Dimanche 19 juillet 2020

Difficile de retrouver le sommeil après une telle expérience de vivre une explosion du volcan. La journée commence donc avec une carence de sommeil mais la conscience d’avoir vécu un moment singulier. Une forte houle, arrivée peu après l’explosion mais sans aucun rapport, nous a, de plus, empêché de faire la grasse matinée. Nous sommes heureux de mettre pied à terre car, à bord de Babar, c’est une véritable machine à laver.

Dernière matinée à Stromboli, nous sommes tristes de partir de cette endroit si particulier. Nous avons vraiment eu le coup de cœur et une langueur nostalgique nous prend. Nous disons au revoir à nos amis de la Marina en se promettant de revenir un jour… Qui sait…

Aperçu de la houle à bord

13h, on lâche le mouillage, cap sur l’île de Strombolichio pour contourner l’île et prendre un peu de vent, aux abonnés absents pour le moment. Mais une fois devant l’ancienne cheminée isolée du volcan, plantée au milieu de la mer, je décide de faire demi tour car contourner Stromboli par le nord nous rallonge la route de 17 miles au lieu de 10. Mauvais calcul d’autant que, finalement, le vent est en train de se lever.

Nous longeons à nouveau le village puis le débarquadère quand j’aperçois au loin des moutons annonçant l’arrivée d’un vent frais. Tout à coup apparaît une déchirure sur la chute du génois, accrochée sur une barre de flèche tribord. La tuile. Il faut agir vite car dès que le vent sera sur nous le génois risque de partir en lambeaux. Nous l’affalons et envoyons le foc de route dans une manœuvre express. J’aurai des travaux de couture à la prochaine escale mais je crains que le génois soit foutu. Il commençait à être vieux et j’en veux un peu à la voilerie AZ voile de St Cyp qui ont fait la révision. Certes ils m’ont dit que c’était certainement sa dernière saison, mais ils auraient peut être dû m’alerter sur son état réel. Nous continuons malgré tout et, finalement, le foc fait mieux le job au vu du vent frais que nous accueillons.

La traversée jusqu’à l’île de Panarea se passe en mode express. Nous arrivons sur l’île mais je préfère, dans un 1er temps aller au mouillage plutôt qu’aux bouées, chères. La crique est bondée de bateaux et on se fraye un chemin pour trouver un endroit pour mouiller. Ça donne le ton sur l’endroit… L’exact opposé à Stromboli, pas de charme, beaucoup de bateaux.

J’en profite pour faire des travaux de couture sur le génois. Je confirme, il est mort. Je fais quelques retouches par ci par là aux endroits les plus atteints mais je lui donne 3 semaines, pas plus. On va devoir faire route avec le foc et le gennaker en combinaison. À voir en Grèce pour un génois sur mesure…

Le mouillage est un vrai parking à bateaux et on en vient même à regretter la forte houle de Stromboli. Je vais à l’eau pour vérifier si l’ancre est bien positionnée sur le fond quand tout à coup je vois que l’étrave de Babar va droit sur la bordée du gros bateau moteur d’à côté. Je remonte en toute hâte sur le pont, branche les moteurs et enclenche une marche arrière à 3000 tours/minutes. OK on n’est pas bien là, je décide de relever le mouillage et aller dans un autre mouchoir de poche. J’aurais bien aimé quitter la crique mais pour aller où ? À priori aucun autre mouillage à l’abri. Je remouillle l’ancre un peu plus loin dans un espace sécurisé.

Rien à rajouter sur cette journée à part une belle soirée à déguster la Pasta alla Stromboline maison (tomates cerise, tomates séchées de Stromboli, câpres de Stromboli, anchois, olives noires, piment de la Guadeloupe, fenouil). Miam !

Lundi 20 juillet

Le jour se lève sur le parking à bateaux… Le vent est absent et les bateaux au mouillage laissent libre court à leur fantaisie. C’est alors que je vois avec agacement que le yacht d’à côté se rapproche dangereusement de nous. OK, y’en a marre on se casse. Sur le chemin pour aller plus au nord et prendre une bouée à 70€ devant le port, j’aperçois une zone totalement vide de bateau. On va faire une reconnaissance pour constater que les fonds sont hyper sains et la zone large. Allez hop on plante l’ancre ici. L’endroit est enfin calme… En allant voir en apnée j’aperçois à quelques mètres du bateau un bloc de béton avec une aussierre frappée dessus. Me vient une idée, y passer un bout relié à l’arrière du bateau pour le maintenir sur 2 positions et garantir sa stabilité. L’assurance de passer une nuit paisible. Après cette opération et une séance de snorkeling autour d’un éperon rocher à observer des girelles paons, c’est l’heure de l’apéro et d’un dîner paisible à regarder le Stromboli et la comète de la décennie sous la grande ourse !

Vue sur le Stromboli à l’apéro

Mardi 21 juillet

Calme plat au réveil dans ce mouillage tranquille. Au programme aller à terre visiter la ville.

Il a bien pris ses aises et commence même à monter sur le lazy bag de la grand voile…

Un long trajet en annexe nous amène au port de l’île. Une fois à terre la déception prend la place de l’enthousiasme. On est sur un spot pour la jet set. Les ruelles et maisons sont charmantes mais tout sonne faux, comme une sorte de Disney Land pour riches. Même l’église semble trop récente pour être authentique. Il y a beaucoup trop de circulations de taxis tels qu’on les trouve sur les Éoliennes : des espèces de vespas convertis en estafettes. À Stromboli c’est charmant et insolite, ici c’est chiant.

On se met en terrasse déguster le traditionnel café avec son canolo quand on écoute malgré nous la conversation des tables d’à côté entre parisiens chics et choc… Insupportables… « ouais heu, on a décidéeuh d’ouvrir une boutiqueheu à St Barth. C’est plus cooleuh pour les américains ». No comment. Des personnes au look faussement décontracté sur qui la vie et ses problèmes sont un concept ringard.

On décide d’aller en quête d’un resto pour déjeuner et on arrive à trouver la perle de l’île. Un resto familial. Après ça, retour au bateau pour fin de journée farniente. Car il faut savoir que la vie quotidienne à bord d’un voilier est assez fatiguante et exigeante pour l’organisme, on doit sans cesse compenser le roulis et chaque mouvement demande un effort, surtout dans certains mouillage avec des va et vient incessants de bateaux à moteurs générant parfois plus de houle qu’en pleine mer. Quant au fait de monter et descendre du pont, le tout avec le roulis et le tangage, croyez moi, c’est un exercice sportif à part entière !

Bon à savoir :

Pas de possibilité d’aller au port. Préférer les mouillages un peu plus au sud qui peuvent être sur peuplés. Mais
entre la crique la plus au sud et le port, on trouve un large espace de sable par 6 à 8m.

2 réflexions sur “Panarea bling bling

  1. sylviedonini

    Quel moment émouvant votre départ de stromboli. Vous vivez quelque chose d’unique bien sur difficile car le bateau est épuré le confort simple malgré tes efforts laurent pour le rendre plus confortable. Dommage pour le génois mais tu a l’air d’avoir trouvé la solution avec les autres voiles.
    Malgré le fait qu’elle soit colonisé par la jet set l’ile a l’air superbe vos photos sont magnifiques.
    Elle est superbement entretenue.
    Je vois que sousou est amariné…
    Et il me semble que Doriane aussi car elle est superbe sur la photo avec un je ne sais quoi de nostalgique dans le regard qui rend ce moment unique hors du temps. C’est un véritable mannequin.
    Continuez de nous faire rever et ne vous découragez pas vous toucher au but.
    Pensez a Ulysse !

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