Plaisirs à géométrie variable

Vendredi 14 août 2020

Je dois, un peu à reculons, aller dans la Marina de Gouvia pour les formalités administratives. J’ai bien payé la taxe de navigation grecque, 75€, en ligne, rempli un document sanitaire et envoyé à 2 email communiqués par le port de Erikoussa, mais il me reste à me présenter physiquement à la police portuaire. Or, ils sont à Corfou et à Gouvia. Je préfère garder l’escale de la ville de Corfou quand je récupérerai Doriane, reste la Marina de Gouvia. Je déteste les marinas mais celle là ne va pas me réconcilier avec ces affreux parking à bateaux. La navigation jusqu’au port se passe avec douceur et un vent paisible. Le temps de faire un plein de gasoil et je m’ammarre au port. Horreur, une chaleur sans vent nous tombe littéralement dessus. Solenzu n’en peut plus et se met à haleter. J’avoue être très inquiet pour mon compagnon car cette escale forcée va laisser des traces physiques et morales. Je ne vais donc pas m’étendre dessus. La soirée a été horrible, la nuit aussi et nous repartons le lendemain plein d’espoir de fraîcheur en mer.

Quel bonheur d’être en mer, au frais avec un peu de vent. Une navigation encore une fois douce se présente à nous. Cet endroit est un peu une mer intérieure enfermée entre Corfou et le continent. Je longe la vieille ville de Corfou et ses remparts vénitiens. Que de promesses de beauté nous y attendent.

Le pavillon est de sortie !

L’escale du jour, Petritis, se fait désirer car je dois naviguer en tirant des bords, le vent venant du sud ouest. J’arrive bientôt devant ce petit village de pêcheur totalement à l’opposé de la Marina quittée le matin même. Nous sommes ici loin des routes touristiques. Je mouille l’ancre sur une baie ouverte devant le petit port rempli de barques de pêcheurs et petits chalutiers. Je suis impatient de découvrir un morceau de Grèce authentique et vais rapidement à terre avec l’annexe. Je ne suis pas déçu, je fais un retour de 70 ans en arrière. Pas de plage dédiée aux touristes mais une grève plus ou moins propre avec quelques parasols et transats rouillés. Les sempiternelles tavernas sont là, au nombre de 4 de la plus pittoresque à la plus conforme aux goûts occidentaux. Une petite agora champêtre donne sur le petit port avec quelques bancs en pierre et des enfants qui jouent. Je suis convaincu que la vie quotidienne des grecs d’endroits comme celui ci n’a pas beaucoup changé depuis la Grèce antique. On trouve des pêcheurs, une place propre aux échanges au sein de la communauté… Néanmoins je ne cherche pas à idéaliser ce pays. Quelques visions m’ont tout de même choqué ici, un chien dans un état épouvantable que je ne peux décrire, des chats laissés à leur vie de rue sans contrôle ni stérilisation, et parfois un laisser aller total dans le traitement des déchets avec un nombre important de détritus en tout genre à même la grève. Je n’accable en aucun cas les grecs. Chaque pays avance à son propre rythme et surtout avec ses priorités. Nul doute que l’Europe en ayant appauvrit la Grèce a une responsabilité dans cette situation. On appauvrit mais on est bien content à venir foutre le bordel pendant 2 ou 3 mois à faire la fête et n’importe quoi. Car je doute que les canettes vidées sur la plage soient le fait des grecs qui se bourrent la gueule. En ayant renvoyé la Grèce à plusieurs décennies en arrière sur le plan économique je me vois mal leur donner des leçons sur la gestion de leur environnement. Chaque chose en son temps mais je crains que lorsqu’ils seront réveillés, ce soit un peu tard. La chance qu’ils ont c’est que le pays est une gigantesque thalassocratie et que, finalement, les coins dévastés soient minoritaires avec souvent une grande solitude maritime et des zones totalement dépeuplées et quasi vierges..

Je choisis une Taverna assez classique car je n’ai pas encore le courage d’aller dans la plus pittoresque qui me paraissait un peu crade. Il semble que c’est dans celle ci qu’ils servent du poisson frais. Tant pis, je dois encore m’adapter…

Bon à savoir :

N’aller à Gouvia Marina que si vous n’avez pas le choix et surtout pour faire les formalités
d’arrivée auprès des autorités car c’est un parking à bateau étouffant et laid.

Pétritis : l’escale parfaite pour goûter à la Grèce authentique. Pour certains, le spectacle peut
être un peu choquant avec des animaux (chiens et chats) abandonnés et des détritus un
peu partout. Mais au-delà de ces visions désolantes, il y a comme un air d’ancien temps et
d’authenticité.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s