Vendredi 21 août 2020

C’est le jour J ! Ma Doriane va enfin nous retrouver après 2 semaines en France. C’est l’excitation à bord malheureusement entachée par une sévère otite que je traîne depuis plusieurs jours et qui a empiré depuis ce matin. J’ai la tête comme un ballon de rugby. Après pas mal de recherches j’ai enfin réussi à prendre un rdv chez un orl grec à Corfou le soir à 18h, pile au retour de Doriane. Mais d’ici là je dois me faire violence et prendre la mer pour rejoindre Corfou. Le trajet s’annonce pénible avec mon otite et un vent contraire que, en temps normal j’aurais affronté en tirant des bords, mais là, dans mon état, il n’est pas possible pour moi de faire de la belle croisière. Je choisis de naviguer une grande partie au moteur face au vent. C’est pénible mais au moins je serai dans les temps.

J’arrive sur le port de Mandraki, au pied des remparts de la citadelle vénitienne en milieu d’après midi. Ça me laisse du temps pour préparer, nettoyer le bateau et faire quelques course. Je n’ai ni l’envie ni le temps d’apprécier la beauté fantastique des lieux. J’arrive devant l’orl dans un état second à deux doigts du malaise. Et Doriane m’attend là, en bas de chez le toubib. Quelle belle surprise !!! La délivrance est en partie proche. Le soir c’est resto au port et dodo.

Le lendemain nous décidons de rester une nuit de plus dans ce charmant port. Tout le monde est adorable et nous sympathisons avec un couple d’italiens totalement bilingues en français. Le temps d’échanger sur les bons plans à venir et nous partons en exploration de cette belle cité. 3 influences se partagent l’apparence de la ville. Française, sous Napoléon, avec un quartier qui ressemble à la rue de Rivoli en miniature avec de belles arcades. La plus grande partie de l’architecture de la cité est née de la Sérénissime, une des plus importantes thalassocraties, qui avait, pendant plusieurs siècles, dominé toute la partie orientale de la Méditerranée. Et enfin anglaise, mais là, j’avoue n’avoir rien trouvé d’anglais dans l’apparence. Corfou, comme l’écrit si bien Lawrence Durell, est un endroit qui vous absorbe, vous met dans un état de torpeur et ne vous lâche plus. C’est d’ailleurs ce qu’ont ressenti les puissances qui se sont relayées ici, car force est de constater que, au bout d’un moment elle s’y sont endormies et ont dû en repartir, sans avoir achevé ce qu’elles ont commencé. C’est aussi ce sentiment que j’ai dans le port avec une sorte de communauté bigarrée qui semble avoir pris racine ici. Mais nous, on a encore de telles merveilles à voir que nous devrons repartir le lendemain. En attendant, nous arpentons les ruelles étroites, parfois touristiques, parfois authentiques, toujours empreintes d’histoire. Au détour de l’une d’elle, se dresse une église Orthodoxe aux icônes richement dotées. Ici encore une tonnelle de vigne au dessus d’une petite taverna donne un peu de fraîcheur au voyageur. Nous nous arrêtons d’ailleurs à l’une d’elles, dans un état de léthargie propre au lieu. Le soir se passe tranquillement au resto du port dans la quiétude et la douceur grecque que découvre Doriane.

Bon à savoir :

La petite marina de Mandraki au pied de la citadelle est charmante mais elle ne m’inspirerait pas confiance par
vent fort du nord. La digue qui protège du clapot est quasi inexistante. Point positif, l’accueil est un peu rustre
mais gentil et l’amarrage se fait sur pendilles. Le tarif est doux (30 €).

La vieille ville de Corfou est un enchantement.

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