Dimanche 4 juillet
7h du matin, la mer est un lac, la nuit a été courte à cause de discothèques à ciel ouvert sur la plage. Comment est ce que l’on peut s’amuser à faire le con sur une musique sans intérêt à fond sur la plage pendant toute la nuit ? La jeunesse n’excuse pas la connerie. Je me rappelle gamin, je n’ai jamais été intéressé par ce genre de singeries alors que certains copains aimaient ça. Ce n’est donc pas un problème de jeunesse mais de divertissement pour abrutis.
Mon pote m’attend à un café pour embarquer pour sa première expérience de navigation à la voile. Le temps d’aller le chercher en annexe, de ranger le bateau, de tester le moteur avec une sourde angoisse dans le ventre, et nous sommes partis cap à l’est vers une destination globalement inconnue.

Le moteur démarre normalement mais on l’éteint assez rapidement car le vent est doux et bien orienté. Nous passons au large d’un paysage désertique faisant penser aux côtes de la mer rouge. De la caillasse hostile et desséchée comme je l’aime. J’ai l’impression que le temps n’a aucune prise ici, le paysage étant comme il devait être il y a 2500 ans. Nous arrivons bientôt au large du cap Sournion et apercevons le fameux temple de Poseidon pour protéger certainement les marins qui pénètrent dans la versatile mer Egée.

Le vent vient du Nord Est force 3 max, ce qui est plus que confortable pour un début de croisière. Ça y est nous voici dans la fameuse mer Egée qui a alimenté mes fantasmes depuis mon enfance. L’eau est sublime, telle que je l’imaginais, d’un bleu profond envoûtant et secret. Nous arrivons bientôt, au bout de 11 heures en vue du port de l’île de Kea. Pour nous accueillir, comme une mise en garde, l’épave d’un gros navire est abîmé sur les roches de la digue. Nous allons, pour la première fois de la croisière, mouiller l’ancre et culer jusqu’au quai, le fameux amarrage à la grecque. J’aime ce type d’arrivée car c’est un marqueur de liberté cher à ce pays et ce peuple, on arrive, on mouille l’ancre, on s’amarre, on se démmerde, on est libre !

Le petit port grec de l’île de Kea est un enchantement. Les chats habituels sont avachis à l’ombre à observer d’un air détaché l’agitation de port qui anime cette île au rythme de la valse des ferrys. Nous nous attablons rapidement à une traditionnelle Taverna après une douche improvisée sur le pont du bateau sous l’œil amusé des passants.
