Mercredi 14 juillet
Cela fait maintenant une semaine que je suis au port de Platis Gialos au sud de l’île de Sifnos. Bloqué dans une soufflerie permanente pour cause de Meltem persistant. Fort heureusement, j’ai choisi, un peu par hasard, l’une des plus belles îles de Cyclades. Pour le port, mon choix s’est avéré judicieux lors des épisodes à plus de 40 noeuds, moins par vent plus raisonnable. À cause de la colline et du couloir de vent, il est difficile de sortir de sa place de port car il accélère avec brutalité. De nombreux voiliers en ont fait les frais, en partant en crabe et se retrouvant coincés dans les pendilles. Un de mes voisins a d’ailleurs du en couper une pour dégager le safran de l’un d’eux.
Mais revenons un peu sur ces derniers jours. Je vais plutôt partager des photos que faire de longs discours. Le séjour a été riche de rencontres (Chiara, Matisse et leur bébé de quelques mois Enea, le bien nommé héros de la guerre de Troie) et de belles découvertes naturelles, authentiques et gastronomiques.
Depuis vendredi je suis revenu à ma solitude car mon pote Pierre est reparti dans l’enfer occidental.


Sur les conseils de mes amis, je suis allé à une ferme locale située près d’Apollonia. Leur particularité est de produire de façon ancestrale. Bien entendu tout est bio mais au-delà de ça, ils laissent leurs légumes pousser en autonomie, c’est à dire sans arrosage. Il ne pleut pas l’été dans les Cyclades et leurs légumes cherchent en profondeur la faible eau dont ils ont besoin et captent l’humidité apportée par le Meltem (ou plutôt l’étésien comme disent les grecs, car Meltem est le nom turc). Cela donne des légumes petits mais extrêmement savoureux.

Lundi j’ai découvert un endroit charmant pour aller dîner, une petite Taverna en bord d’eau, léchée par l’écume des vagues et lové dans un village de pêcheurs au pied de la citadelle de Castro.
Enfin mardi, je suis parti en randonnée pour rejoindre la crique de Paralia Fikalia située à l’extrême sud ouest de l’île et à 2h de marche. La marche est assez rude sous un soleil de plomb fondu que rend à peine supportable le vent. Je passe de forêts de cyprès à des zones désertiques ponctuée ça et là de champs d’oliviers centenaires. Seules des chèvres farouches cassent la grande solitude de ce parcours. Une fois arrivé dans la crique je m’octroie une baignade rafraîchissante et peut observer la clarté incroyable des eaux de la mer Egée. Le plus impressionnant est la vision latérale d’où l’on peut voir le plein large. Pas étonnant que cette mer ait été choisie par Luc Besson car quel autre endroit au monde peut illustrer aussi bien le Grand Bleu ?
Le retour est synonyme de souffrance car je n’avais prévu qu’une seule bouteille d’eau et une soif intense vint me gâcher un peu la fin du trek.
J’attends maintenant ma belle qui me rejoint vendredi, ce qui devrait (je mets au conditionnel car la météo reste versatile ici) coïncider avec une belle accalmie du vent.
Enfin nous retrouvons notre marin ! Toujours aussi agréable à lire et les photos sont magnifiques. Profitez bien de toute cette beauté! Gros bisous
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