Kéa deuxième

Dimanche 18 juillet

Nous quittons Serifos avec enthousiasme pour une navigation qui ne s’annonce pas sous le signe de la vélocité, Eole nous faisant un peu la tronche depuis deux jours.

Nous longeons doucement la côte Est de l’île et pouvons apprécier son paysage désertique agrémenté de quelques petites vallées curieusement verdoyantes. Il s’agit sûrement de zones relativement ombragées et à l’abri des assauts du vent. C’est une leçon d’espoir, dans toute situation, même la plus extrême, la vie résiste.

Nous continuons, glissant sur l’eau, toujours au moteur, avec parfois des espérances de respirations, d’un souffle qui ne reprend jamais, perdu dans la chaleur accablante du soleil et le miroir de la mer. Rien ne vient perturber ce fragile équilibre. À l’est, au loin, nous distinguons de nombreuses îles, qui nous invitent à toujours plus de navigations, de découvertes.

Un vent de Sud Ouest de force 6 est prévu pour les deux prochains jours et je dois choisir méticuleusement notre prochain mouillage. Je ne veux plus aller dans un port pour éviter de reproduire l’expérience de Sifnos et rester bloqué sans pouvoir sortir en sécurité. Ce sera donc un mouillage à l’ancre. Mais il n’y a pas beaucoup de possibilité, les îles de ce côté des Cyclades semblent être conçues pour se protéger du Meltem du nord, les mouillages protégés du sud semblent plus rares. Je vois sur la carte une petite crique du nom de Libadaki pourtant non référencée dans les guides, qui me paraît bien protégée. J’ai souvent eu de bonnes surprises dans ce genre de situation, je décide d’aller voir. Aux environs du cap le plus à l’est de Kithnos, le vent se met à fraichir un peu nous permettant d’envoyer la toile. Mais dans ces îles le vent est toujours versatile, or, en arrivant dans la crique prévue, je me rends compte que celle-ci n’est pas sécure et je choisis de mettre le cap vers Kéa distante de 15 milles d’ici.

Au bout de deux heures de belle navigation à la voile, l’île de Kea est en vue et nous tutoyons ses côtes orientales. L’île paraît aussi pelée que Serifos avec de la caillasse et du maquis sur toute sa surface. Une fois doublé son cap le plus au Nord Est, nous découvrons un paysage plus verdoyant avec des vallées et des arbres. Ma précédente venue il y a plus de deux semaines avec mon frère Pierro, ne m’avait pas permis d’embrasser l’île dans sa globalité. Ici on se sent dans une île différente de ses sœurs des Cyclades.

Je choisis d’atterrir dans la baie de Otzias située au nord de l’île. Le mouillage semble vaste et surtout est protégé des vents du sud. Je mouille l’ancre par 4m de fond de sable.

Nous resterons 2 nuits ici avant de partir pour une navigation de 48 milles pour rallier le golfe Saronique et préparer la fin de la croisière.

La journée est faite de baignades et de détente et les soirées sont douces et calmes avec des senteurs enchantées venues de cette dernière île des Cyclades de la croisière de cet été.

Une réflexion sur “Kéa deuxième

  1. Quelle narration poétique nous sommes suspendus a ces nouvelles du bateau « babar » et son sympathique équipage qui nous entraîne loin de chez nous en nous faisant rêver sur cette mer égée théâtre de tant d’épopées.
    Merci pour ces moments
    Nous vous embrassons très fort

    J’aime

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