Mercredi 21 juillet

Ça sent la fin de la croisière pour cet été. Après un petit déjeuner copieux pris à terre et avoir réglé la Capitainerie (8€ la nuit…) nous appareillons de ce port insolite. Au moment de défaire les amarres je constate sur le pont des taches grises persistantes. J’ai peur que ce soit des éclats de boue et poussières sulfurées, j’espère que j’arriverai à les faire partir une fois au chantier.

Il est 10h30 et nous envoyons la grand voile dès la sortie du port, en profitant d’un bon plein de 12 noeuds. Cap est mis sur la pointe Est de l’île d’Egina. Le vent est d’ouest et va, selon les prévisions passer sud en milieu de journée. Mon idée est de bénéficier d’un bon cap pour naviguer jusqu’à l’île, puis profiter du vent de sud que j’aurai donc au travers pour rallier le chantier situé sur la partie nord. Bon ça c’est pour le plan… Et comme tous les plans bien huilés il suffit d’un grain de sable pour tout bousiller.

Les conditions sont idylliques jusqu’à ce que nous soyons sous le vent d’Egina où je me trouve dans l’obligation de brancher le moteur.

• 

• 

• 

Après une heure de moteur, le vent revient mais n’est toujours orienté comme je l’avais prévu. Il vient du nord ouest ce qui n’oblige de mettre le cap sur l’est d’Athènes en espérant tirer un bord jusqu’au chantier. On continue ainsi pendant plusieurs milles et le vent nous refuse toujours la route directe. Les heures passent et je crains de louper l’heure prévue pour la mise à terre. Pour rappel la darse est ouverte à la mer plein nord, exposée à la houle si le vent devient soutenu. Un épisode de Meltem est prévu dès cette nuit, je n’ai pas le choix je dois absolument mettre le bateau en carène avant. Finalement je décide de forcer l’allure et le cap, affalé le génois, branche le moteur à plus de 2000 tours et me dirige face 1u vent pour les 6 milles qui restent. Je déteste faire cela mais c’est un cas de force majeure. Finalement nous arrivons devant la darse un peu avant l’heure prévue alors que le vent s’est totalement éteint. Maintenant c’est à Gregory and Co de jouer pour mettre le Babar à sec. Fin de l’aventure (en mer…). Reste maintenant à tout ranger, nettoyer, plier etc…