Un dernier pour la route pour 2021 !

Mercredi 6 octobre

Octobre en mer en Grèce, je suis attiré par cette inconnue loin de l’agitation estivale. Comment est ce à cette période ? Froid, chaud, pluvieux. tempétueux ? La météo n’annonce rien de très bon mais c’est pas grave, pas de paix pour les braves !

Deux semaines de vacances s’ouvrent devant moi comme une ultime fenêtre avant de se calfeutrer pour l’hiver naissant et je compte bien l’ouvrir en grand pour aérer une dernière fois la pièce !

Je pars léger avec juste un sac à dos. L’aéroport d’Orly est étonnement fréquenté pour la période et j’attends paisiblement l’embarquement. Je ne vais pas loin pourtant, mais je ressens déjà les stigmates de l’aventure, une excitation, un petit stress. Certes la Grèce n’est pas loin mais pourtant elle est si éloignée de notre mode de vie. En tout cas pour 80% de son territoire, loin de l’agglomération d’Athènes qui elle, ne ressemble pas à l’image que l’on peut se faire de la Grèce. Crasse, puante, polluée, sur peuplée. À fuir. Mais je suis quand même curieux de la découvrir en dehors des grosses chaleurs estivales.

2h40 après le décollage et avoir croisé le Mont Blanc comme dans un documentaire sur Arte, me voici à l’aéroport d’Athènes. Je décide de prendre le train pour le Pirée craignant des embouteillages monstres de fin de journée. Après 1h15 de trajet j’arrive à l’hôtel le Triton avec un petit pincement au cœur car c’était celui que j’avais occupé avec Solenzu au retour de notre grande croisière exactement à la même période il y a pile un an. C’est étrange, cela me paraît si lointain mais la nostalgie est déjà bien présente.

La chambre à 37€ est simplissime, un lit, une minuscule salle de bain, point barre. Rien à voir avec la belle chambre que j’avais occupé avec mon frère d’âme à moustaches l’an dernier. Je pars en quête d’une taverne et n’ai pas à chercher longtemps car une typique auberge se présente au bas de l’hôtel directement dans la halle aux poissons. L’endroit est un peu mélancolique avec des lampions et un pauvre bougre qui joue de la mandoline en chantant des chants traditionnels. Il n’y a personne hormis les éternels chats errants. Je me prends deux binouzes, de la fêta grillée, des olives et de la moussaka en me laissant envahir par la langueur grecque. Je suis pourtant loin des clichés dans un quartier glauque du Pirée. Après ce dîner simple je vais me balader un peu dans les environs avant de retourner à l’hôtel bien fatigué de cette journée de voyage.

Jeudi 7 octobre

Je me réveille d’une nuit forcément médiocre pour me rendre au port et embarquer dans le ferry rapide pour Egine. Il fait beau, il fait doux et un souvenir d’été me prend. Il n’est évidemment plus là le si bon été, il est en train de s’éteindre doucement avec encore quelques râles comme s’il ne voulait pas mourir. Mais c’est un Phoenix et il reviendra, toujours.

Le trajet jusqu’à l’île est rapide, 40 minutes. J’arrive au port qui devient si familier. En un an j’y ai accumulé tant de souvenirs qu’une petite mélancolie me prend le ventre. J’achète 3 bêtises à la supérette pour le déjeuner prévu en mer et prends un taxi. C’est parti pour les retrouvailles avec mon fier Babar. Il est là, paisible dans son chantier, blottis entre un champ d’herbes sauvages et la mer. Il est bien et en très bon état. Le temps de gréer rapido les voiles me voici aussi sec dans la darse prêt à prendre le large. La sensation est indescriptible, c’est comme être sur une rampe de lancement vers les étoiles. Une fois en mer j’envoie toute la toile et mets le cap sur Athènes comme un retour à l’envoyeur. La météo annonce des gros orages demain et je préfère être dans une marina confortable d’autant que ma Doriane me rejoint pour une semaine.

Je fais les 15 milles de distance entièrement à la voile. Le vent est tantôt nul, tantôt de 10 noeuds, mais c’est suffisant pour propulser mon Babar. Quel bonheur d’être en mer, surtout à cette période. J’arrive bientôt dans le zone de mouillage des nombreux pétroliers et cargos. Je suis toujours admiratif de ces monstres des mers en acier. Ils portent en eux des images du lointain. Pourtant je suis conscient qu’il n’y a rien de romantique en soi, surtout quand on voit des containers avec marqué China dessus, mais je crois que je suis resté bloqué à la période des grands voyages de commerce au temps des colonies ou de l’ancien temps de la marine à voile quand le monde n’était pas encore fini.

Je croise d’ailleurs de près un des ces monstres et m’entête à vouloir lui friser les moustaches. Non sans avoir observé qu’il portait bien ses marques de mouillages et n’allait pas faire route alors que je lui passe devant.

Je suis parti à 11h40, il est 15h30 et je me présente dans la rade du port où viennent à ma rencontre deux gars dans un zodiac pour m’inviter à les suivre jusqu’à ma place attitrée. Il n’y a que des yachts et des gros voiliers et catamarans. Babar est bien seul blotti contre l’un d’eux comme une petite grenouille verte. Le temps de tout ranger dans le bateau et je me présente à la Capitainerie pour payer la douloureuse de 123€ pour trois nuits auxquels on doit rajouter la consommation d’eau et d’électricité. J’avais oublié comme un port peut être cher quand il reprend les standards d’occidentaux. Il est 17h et je décide de me prendre une binouze pour me détendre et me remettre de la note !

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