La Grèce au printemps

Mercredi 11 mai

Comme souvent lorsque je pars seul rejoindre Babar, je me sens mal, envahi de tristesse et de mélancolie. Ce sentiment est encore plus fort aujourd’hui car ma douce ne peut pas venir passer ces deux semaines à la découverte de la mer Egée. C’est donc l’esprit brumeux et le coeur lourd que j’aborde ce nouveau périple à bord de mon fier Babar. A ce sentiment s’ajoute le stress de comment je vais le retrouver, lui qui a affronté l’hiver grec tout seul dans un champ face à la mer Saronique. J’ai bien mandaté le chantier pour prendre soin de lui mais, ne l’ayant pas vu depuis octobre, je reste inquiet. Pour l’instant, je suis dans l’avion qui m’emmène à Athènes en pleine nuit qui promet d’être courte.

Le temps que je laisse derrière moi sur Paris est anormal. 28 degrés alors que, habituellement, nous devrions être dans un temps perturbé avec un dernier épisode de froid. Je ressens une impression douloureuse, comme si les beaux jours d’une époque révolue étaient désormais passés, que le chaos avait décidé de s’installer durablement entre guerre, pénuries, changement climatique et crises économiques. J’espère que ce séjour à bord de Babar sur ma Méditerranée, si agressée, si soumise à la brutalité du changement, saura m’apaiser et m’aider à voir la situation au ras de l’eau, loin de l’agitation du monde moderne.

Je pense à ma Doriane. Elle me manque déjà et il va falloir que je me motive pour ne pas raccourcir mon séjour et la rejoindre.

L’arrivée sur Athènes est toujours, même en plein milieu de la nuit, un enchantement. Le dépaysement est total. J’arrive à l’hôtel vers 2h du matin. La chambre est médiocre et des odeurs de gasoil, alors que je me trouve au 7e étage, me dérangent et me rendent la nuit impossible. Je me réveille de 3h d’un mauvais sommeil et me rends sur le port pour prendre le ferry rapide jusqu’à l’île de Egine.

Le trajet, heureusement court, est insupportable avec les mêmes odeurs de gasoil que durant la nuit. Il faut vraiment en finir avec les énergies fossiles, on va en crever. Facile à dire comme ça, plus compliqué à mettre en œuvre. Par exemple dans le cas présent, il y a un nombre incalculable de ferrys qui desservent les innombrables îles. Comment fait on pour remplacer tout ça ? Qui va payer ? L’état grec pauvre ? Et puis, a t on déjà la technologie de remplacement pour ces ferrys ?

C’est sur ces élucubrations que j’arrive enfin sur Egine retrouver Babar. J’ai la journée devant moi pour tout préparer et faire l’avitaillement. Le soir arrive rapidement et je m’octroie une dernière nuit d’hôtel avant le départ.

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