Retrouver des sensations

Vendredi 13 mai

Décidément, Morphée me fait la gueule ! Je suis réveillé à 6h30 par les oiseaux de la petite rue ocre de l’hôtel en plein centre d’Egine. Au lieu de traîner et ne rien faire, je décide d’aller prendre un frugal petit déjeuner sur le port.

8h45, il est temps de rejoindre le chantier pour la mise à l’eau. J’ai, comme l’an passé un mauvais pressentiment que j’essaye d’éluder de mon esprit. Gregory, le boss du chantier, vient à ma rencontre le pas lourd, l’allure du cow boy qui vient prendre son oseille pour l’hivernage du bateau. C’est un moment que je n’aime pas, là où la sympathie, l’humour disparaissent pour laisser la place au mercantilisme et à la négociation. Le gars ne veut que du cash et j’avais largement sous estimé la somme que je lui devais. Il manque 700€. Le grec a une solution à tout dès lors que de l’argent est en jeu. Il me prête son scooter pour que je retourne en ville retirer la somme due. De retour au chantier Babar était déjà suspendu dans les airs dans l’attente de son premier bain de l’année.

Matthaios, mon mécano est là, au cas où. Et mon pressentiment s’est avéré juste, voilà que, comme l’an passé, le moteur qui ne démarre pas. Finalement, au bout d’un moment, après avoir poussé les gaz embrayé, ça y est, il décidé de sortir de sa torpeur hivernale. C’est parti maintenant, cap à l’est, enfin… je crois, à dire vrai je ne sais pas trop où aller. Comme toujours au début d’une croisière en solitaire, je suis déprimé. Et aujourd’hui d’autant plus car depuis que je vis avec ma Doriane, je souffre d’être éloigné d’elle trop longtemps. La charge des souvenirs de notre belle croisière en Méditerranée d’il y a 2 ans est trop lourde à porter pour moi tout seul.

Mais je fais voile, le vent est bon, la mer belle. Quelques gros dauphins viennent me saluer pour me réconforter. Au fil de la navigation je rencontre quelques soucis techniques, les cadeaux de l’hiver. Le winch tribord fonctionne mal, malgré la révision du chantier, le grand panneau solaire de la poupe ne marche plus, le GPS du bord non plus. Pour ce dernier, le problème n’est pas pas grave car entre les GPS de mon portable, de ma tablette et de ma montre, je ne risque pas de me perdre. Je décide de mettre le cap vers une petite crique protégée sur la côte Attique pour essayer de diagnostiquer tout ça.

L’endroit est calme et très abrité de la petite houle du Sud qui peut transformer le plus beau des mouillages en enfer. Je m’attele aux travaux ! Après avoir démonté le winch, il semble que ce soit le roulement à billes du pignon central qui soit défectueux. Impossible à réparer ici, je n’ai, ni les pièces ni le matériel. Mais je ne vois pour l’instant rien qui ne m’empêche de naviguer car le winch fonctionne tant bien que mal sur une seule vitesse. Quant au panneau solaire, c’est soit le connecteur de pont qui est cramé soit le circuit entier à refaire. Mes deux autres panneaux fonctionnent et je reste quand même autonome, donc les travaux de réfection attendront le port. 18h30, je décide de me baigner dans l’eau encore à 17 degrés pour me remettre de mes émotions après cette première journée de navigation. Cap ensuite sur l’apéro du bord avant une nuit que j’espère réparatrice.

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