Les Maldives grecques

Dimanche 15 mai

Un lac de montagne ! Ça donne une idée du calme du lieu. Prendre son petit déjeuner dans un tel cadre est un privilège et j’en suis conscient. Je sens l’enthousiasme qui revient car, comme d’habitude, les premiers jours en solitaire sont un passage initiatique qui ne dure pas.

Vers dix heures, un petit vent se fait sentir, signal du départ et surtout, promesse de gascon d’une navigation à la voile jusqu’à la prochaine escale. Hélas je n’y crois guère mais nous levons l’ancre, destination le sud de l’île d’Eubée, tristement célèbre pour les incendies géants qui la ravagèrent en 2021. Évidemment, j’avais raison et, une fois en mer, le mirage du facétieux Eole se dissipa pour laisser la place à une mer d’huile. Quitte à être au moteur autant que ce se soit par mer plate. J’aperçois à nouveau des dauphins pour la troisième fois en trois jours.

Mes amis de Kaitos

Le reste de la journée oscille entre contemplation et espoirs déçus de l’arrivée du vent. J’ai même tenté d’envoyer le gennaker mais… vingt minutes. C’est en approche du petit archipel des îles de Nisilhes Petaloi que le vent est monté à douze nœuds me permettant d’effectuer un dernier bord avant de mouiller l’ancre dans un énième paradis terrestre.

L’île est couverte de cyprès et de pins dont les senteurs puissantes embaument toute la crique. L’eau est turquoise digne des Maldives. D’ailleurs, ce petit archipel est surnommé les Maldives Grecques. Il a une histoire singulière ayant accueilli un pacha turc, des milliardaires, des stars dont Maria Callas et des politiques comme Winston Churchill. Aujourd’hui, les îles sont privées et jalousement préservées. Mais il m’en faut plus pour m’interdire d’explorer !

La soirée arrivant, le vent tombe d’un coup rendant la quiétude absolue aux lieux. Les gens qui considèrent la mer comme monotone ne connaissent pas cela. Le bonheur des voyages en voilier réside aussi dans ces contrastes dictés par la nature, encore faut-il y être réceptif.

Lundi 16 mai

J’ai passé la meilleure des nuits depuis mon départ. Contrairement aux nuits précédentes, il n’y a aucune rosée sur le pont ni d’humidité dans le bateau.

Cette île m’intrigue et je décide de débarquer avec l’annexe pour partir en exploration avec Anne, l’équipière du voilier Xénon.

La végétation Méditerranéenne est dense et il me faut écarter avec un baton les nombreuses toiles d’araignées à travers du chemin. Au bout de deux heures de marche, nous découvrons le littoral de l’ouest de l’île. Le calme est apaisant et l’endroit me rappelle l’étang de Salses, chez moi. Nous arrivons ensuite à une propriété agricole avec des ouvriers qui s’affairent dans un champs de pistachiers. Peu après, nous apercevons une chapelle blanche aux toits bleus face à la mer et, attenant, un petit cimetière avec trois tombes.

Après cette balade de trois heures, il est temps de retourner au bateau pour une baignade salvatrice d’une chaleur qui commence à devenir estivale. Le reste de la journée sera consacrée au farniente et multiples baignades. À noter, j’ai aperçu, durant mes escapades sous marines, deux balistes. Ce sont des poissons exotiques qui viennent sûrement de la mer Rouge via le canal de Suède.

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