Samedi 2 juillet 2022
Nous glissons de bon matin sur une eau de miroir juste dérangée par des volutes de vent qui nous permettent de voguer à la voile.
Au sud de l’île d’Hydra, c’est un spectacle de mer typiquement grec, sur 360 degrés, des îles de tailles diverses. La plupart sont rocailleuses et vides d’habitation avec parfois, une chapelle orthodoxe en guise de sentinelle qui siège à l’entrée d’une petite crique. Tout n’est qu’un mélange harmonieu se blanc, de bleu et d’ocre. Le vent est chaud et sec et je ressens, au fond de ma gorge, le goût accre du désert. J’aime cette sensation, loin de la civilisation où la poussière, le sel, le vent et le soleil règnent en maître.


Au bout de quelques heures passées à s’entêter à chercher le meilleur parti du vent, nous abordons la fameuse île de Spetses. Boisée et parsemée ça et là de belles villas, l’île est très belle mais sujette à de multiples caprices d’Eole qui, tantôt, fait souffler un puissant vent de terre, tantôt s’éteint d’un coup. Nous mettrons un certain temps pour en faire le tour et rejoindre le port naturel de Port Helli.
Le chenal d’accès est charmant avec des petites anses occupées par des maisons solitaires et un ou deux bateaux à l’ancre. On se sent loin de la traditionnelle Grèce ici, plus proche de la Rivière Italienne. Nous arrivons ensuite sur un grand plan d’eau hyper protégé de tout vent, un véritable trou à Medicane. Au choix, mouiller l’ancre, prendre une bouée, aller à la Marina ou s’amarrer cul à quai au port municipal. Nous choisissons la première option. L’eau est de couleur turquoise mais n’incite guère à la baignade avec le grand nombre de voiliers qui sont venus, comme nous, se mettre à l’abri d’un vent fort prévu.


Nous allons rester ici deux jours, idéal pour faire encore quelques avitaillements mais aussi pour nourrir une maman chat avec ses trois petits. Matin et soir, je vais leur apporter leur pitance.
Mais l’appel de la mer est plus fort que celui de la terre et nous repartons en direction du fond du Golfe Argolique en quête de solitude. Notre destination, l’île de Romvi
(https://maps.app.goo.gl/LZVng7JpcMUHZiaS7) en forme de croissant. Le vent est excellent et nous permet, une fois de plus, de faire route à la voile sans démarrer le moteur.
Au fil de la navigation, nous admirons un paysage splendide, totalement vierge d’habitations et la mer, de couleur verte, contraste fortement avec le bleu intense de la mer Egée. Après plusieurs heures de mer, nous arrivons en vue de cette fameuse île que l’on pourrait trouver dans une aventure de Tintin ou un récit de Bougainville. Le mouillage ne se découvre qu’après s’être engagé dans un mince passage entre un haut piton rocheux et l’île, hérissée de sommets verdoyants. Je mouille l’ancre près de la falaise ouest par huit mètres de fond. Nous restons un moment à admirer cette anse de pirates, incrédules. Des navigateurs d’un bateau voisin nous proposent de nous amener à terre avec leur annexe, découvrir cette terre insolite. Nous montons jusqu’à une sorte de monastère étrange avec une vue magnifique sur la baie. La soirée sera délicieuse.




