Bye bye Cyclades

Jeudi 18 mai 2023

Je n’ai rien noté de particulier sur la journée d’hier sur le plan nautique à part le fait d’avoir trouvé un joli mouillage très bien protégé du vent d’ouest à sud ouest sur la côte est de Paros. Le fond est d’un sable de bonne tenue en dehors de quelques rochers clairsemés. J’ai aussi passé la soirée sur le voilier Xénon en compagnie de Christian et Cédric. De belles retrouvailles. Nous prévoyons d’ailleurs de continuer un peu la croisière ensemble avec cap sur les petites Cyclades prévu demain.

Mais ce matin en regardant la météo, patatras ! La douche froide. Je vais devoir songer à rentrer sur le continent car le temps se gâte à partir de ce week-end, et commençant à connaître les turpitudes météorologiques du secteur, je préfère m’organiser. Je vais donc quitter mes amis et dire une fois de plus au revoir aux petites Cyclades. Cela confirme qu’il faut être à la retraite ou avoir de longs congés pour pouvoir profiter de ce bassin. Je décide de mettre le cap sur l’île de Syros située au centre de l’archipel et, dès demain rallier la cap Sounion. Le début de cette navigation est prometteur avec un bon vent d’ouest qui m’empêche néanmoins à faire un bon cap et m’envoie vers Mykonos. Dans les parages de Delos je peux enfin faire un bon cap direct vers Syros. A une quinzaine de milles je suis accompagné de plusieurs magnifiques dauphins communs de toutes les tailles qui sautent et virevoltent à l’étrave. Je siffle, je cris, j’essaye d’attirer leur attention. Je resterai toujours émus face à ces frères de mer. Ce moment unique où nos regards se croisent consciement est un extrait d’éternité. Au bout d’un quart d’heure ils décident de retourner vaquer à leurs occupations.

Tout à coup, après quelques belles heures de voile, le vent s’éteint brutalement et c’est au moteur que je vais finir mon périple du jour.
Je décide d’aller mouiller dans une belle baie protégée du vent du nord qui va rentrer en fin de nuit,
Je m’apprête à mouiller l’ancre mais je vois, sur le côté gauche en entrant un champ de bouées, je m’approche pour demander à un plaisancier sur son bateau moteur qui me confirme que je peux en prendre une si je ne reste pas longtemps. Je lui précise que ce sera pour une nuit et il m’accorde une bouée gratis. Après la manœuvre et avoir sécurisé et ranger Babar, je plonge voir si le corps mort est solide. Aucune inquiétude c’est une grosse chaîne accrochée à un très gros bloc de béton. Ça ne bougera pas même par fort Meltem. Je passe ensuite la soirée sous les étoiles et la douceur après une belle douche de mer, la deuxième de la croisière même si l’eau est encore à dix huit degrés max.

Vendredi 19 mai

Je pars, comme souvent, tôt à 7h30. J’aime glisser sur le plan d’eau dans le petit matin encore un peu endormi. J’ai juste pris un ris de précaution dans la grand voile en prévision d’un Meltem annoncé. Je passe le cap sud de la baie et entre dans le vif du sujet. Le vent est costaud et la mer déjà bien réveillée. Pour l’instant c’est totalement maniable, mais Poseidon à décidé de jouer avec moi au moment où je me trouve à quelques milles sous le vent de Giros, mystérieuse à plus d’un titre car c’est l’une des rares îles non habitée et qui héberge les ruines sinistres d’une ancienne prison. Elle est peu accessible, souvent battue par les vents et avec juste un seul mouillage praticable par beau temps. La mer devient blanche et le vent se renforce sérieusement avec des rafales qui tutoient les trentes nœuds et une mer difficile avec des vagues de deux mètres. Je ne peux plus tenir le génois et je décide d’aller jouer au singe pour gréer la trinquette. La manœuvre est assez longue mais je n’ai pas le choix car le bateau souffre des conditions. Certaines vagues passent par dessus bord et arrosent tout le pont moi y compris. Il n’y a personne en mer en dehors des imperturbables cargos et ferrys qui doivent bien rigoler en me voyant me battre face à des conditions qu’ils doivent considérer avec dédain. Ça dure quelques heures puis, arrivé au niveau de l’île de Kea, tout se calme sauf la mer qui reste agitée. Passé l’île, une fois dans le chenal jusqu’au continent, les conditions sont idylliques avec un vent doux et une mer plate. J’avoue ne plus très bien comprendre la météo locale, enfin bon, l’essentiel est là et je profite. Je plante l’ancre en fin d’après midi dans le mouillage désormais bien connu du cap Sournion sous la bienveillance de Poseïdon ! Le soirée se passe doucement bercé par la houle provenant des cargos qui croisent au large. Je pense à mes deux femmes, qui me manquent. A partir de l’année prochaine, je ne partirai plus seul.

Une réflexion sur “Bye bye Cyclades

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s